Deux organisations de défense des droits humains dénoncent le silence des autorités provinciales de la ville de Kolwezi, dans la province du Lualaba en République Démocratique du Congo (RDC), une semaine après les événements meurtriers survenus dans le territoire de Mutshatsha. Il s’agit d’Initiative pour la Protection des Droits de l’Homme et la Réinsertion Sociale (IPDHOR) et de Lutte pour le Changement (LUCHA).
L’incident faisait suite à l’interdiction d’accès aux creuseurs dans la carrière minière de Rulko. « La ville de Kolwezi ainsi que le territoire de Mutshatsha au Lualaba sont en deuil suite à des violents affrontements survenus le 26 août 2024 entre les exploitants miniers artisanaux de la carrière de Rulko et les forces des sécurités », ont-ils écrit dans leur communiqué conjoint.
D’après les organisations qui ont mené des investigations sur ces échauffourées qui ont fait de nombreuses victimes du côté des civiles, aucune communication n’a été faite une semaine après les événements tragiques, notamment sur le bilan réel et les dégâts tant humains que matériels par les autorités locales.
IPDHOR et LUCHA renseignent néanmoins que « plus ou moins une dizaine de citoyens auraient été tués, une vingtaine de blessés avec des actes de pillage systématique et des arrestations arbitraires de jeunes ».
Dans la même optique, IPDHOR et LUCHA ont conjointement condamné « l’usage des balles réelles contre la protestation des exploitants miniers artisanaux et les passants, ainsi que les arrestations arbitraires et les actes de pillage ».
Pour arriver à résoudre ce problème, IPDHOR et LUCHA ont demandé au Gouvernement central de favoriser l’emploi local dans les mines en retirant les militaires des sites miniers tout en attribuant des zones d’exploitation viables aux exploitants artisanaux miniers.
Les deux organisations prient en outre les autorités provinciales du Lualaba de faire une communication officielle pour présenter le bilan et la situation actuelle des événements.
En outre, les entreprises minières ont été appelées à réduire l’intrusion des exploitants miniers artisanaux dans leurs concessions, tout en misant sur l’engagement des communautés environnantes, en privilégiant un dialogue avec les parties prenantes.
Signalons que la ville de Kolwezi dépend, à 85% des revenus de l’exploitation minière artisanale et qu’il est observé un manque d’alternatives offertes aux communautés locales chassées de leurs terres.