La société Minière de Bakwanga (MIBA) évolue clopin-clopant. Et pour cause, les différents problèmes financiers qui plombent le décollage de cette entreprise du portefeuille de l’État congolais.
Le problème lié à la relance de la MIBA remonte vers les années 1990, où les conditions de la mine se sont détériorées, la production a chuté de plus de la moitié en cinq (5) ans et les cas de vol étaient devenus de plus en plus fréquent. Par exemple, vers les années 2000, la MIBA a connu le vol de plusieurs pierres de grande valeur par des responsables de l’entreprise.
Au vu de ce désastre, quoi de plus normal que la production ait été suspendue entre novembre 2008 et mars 2021. Pendant ce temps, des experts réfléchissaient aux solutions idoines et tentaient de remettre les choses sur les rails pour la relance effective de cette entreprise de l’État congolais.
Une année après sa prise des fonctions à la magistrature suprême, le Président Félix Tshisekedi avait diligenté en mai 2020 un audit gouvernemental au sein de la MIBA. Les résultats ont révélé de graves dysfonctionnements comme l’on pouvait s’y attendre.
Face à cette situation, Félix Tshisekedi avait urgemment demandé au Gouvernement de l’époque de décaisser 5 millions de dollars américains (USD) pour la relance cette entreprise. Fort malheureusement, le financement s’est avéré insuffisant pour un redémarrage adéquat et complet.
Jusqu’où avec la relance de la Miba ?
Cette question liée à la relance répétée et sans fin de la société Minière de Bakwanga fait de plus en plus jaser et couler beaucoup d’encre et de salive, dans la sphère sociopolitique en République Démocratique du Congo (RDC).
Le 19 novembre 2020, le Député national Eric Ngalula llunga avait annoncé devant la presse locale que la MIBA allait sous peu obtenir un financement pour relancer sa production, après plus de 10 ans de cessation d’activités et que ce financement permettrait à la société de redonner du travail à la population.
Le 24 décembre 2021, lors de sa visite dans la ville de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental, le Président Tshisekedi avait à son tour promis à la population de cette partie du pays la relance des activités de la MIBA dans les termes suivants: « J’ai suivi vos pleurs. Vous pleurez pour les souffrances, vous pleurez pour la faim, vous pleurez pour la MIBA, vous pleurez pour l’électricité […]. J’ai suivi tout ça. Je suis venu vous dire que j’ai suivi le problème de la MIBA. Je vous promets que nous allons relancer la MIBA. Notre MIBA sera relancée parce que la MIBA a encore des richesses ».
Toujours dans cette optique de relance, en 2022, un plan global de relance était chiffré à 161 millions USD par le Gouvernement de Jean-Michel Sama Lukonde, alors Premier Ministre. Une année après, en 2023, une nouvelle relance a été annoncée avec un plan de 453 millions USD validé. C’était lors d’un atelier à l’initiative du ministère du Porte-feuille. De ce montant, un peu plus de 149.693,581 USD devrait servir pour la première phase de la mise en œuvre effective de ce plan.
Enfin une énième relance venait d’être annoncée et adoptée le 23 août dernier par le Gouvernement de l’actuelle Première Ministre, Judith Suminwa. Elle est chiffrée à 70 millions USD.
Peut-être que cette énième tentative de relance de la MIBA sera la bonne. Qui sait ? Avec la nouvelle équipe gouvernementale !
D’aucuns se posent la question de savoir à quand la matérialisation de la relance de la MIBA pour la reprise de la production de diamants. Où se trouve son problème ? Quelles doivent être les priorités pour une relance réussie de la MIBA ?
La MIBA s’avère être l’un des poumons économique pour la RDC, en cette période de crise économique et financière auxquelles fait face le pays. Sa mise en production permettra au pays de réaliser, dans l’horizon 2026, avec des prévisions de production annuelle réactualisées de plus de 2,4 millions de carats, un chiffre d’affaires estimé à près de 59 millions USD.
Derrière cette question jusqu’où ira la relance de la MIBA ? Une réponse primordiale liée à la volonté politique est cruciale pour permettre à cette entreprise de reprendre efficacement pour permettre à cette entreprise congolaise en faillite de monter en puissance dans les années qui viennent.
Fondée en 1961, la MIBA est spécialisée dans l’extraction de diamants en RDC. Vers les années 1963, elle a été extrêmement dominante dans le commerce mondial des diamants. Elle produisait 80% des diamants industriels mondiaux et 57% de tous les diamants.