En opération de séduction au profit d’un contrat minier très controversé, le ministre congolais des finances, le Directeur de Cabinet Adjoint de Tshisekedi chargé des questions économiques et financières et le ministre de la communication et médias, Porte-parole du Gouvernement ont co-animé le lundi 28 août 2023, un briefing presse autour du Dossier Primera RDC : enjeux, retombées et perspectives du partenariat stratégique émirati-congolais dans le secteur de l’Or artisanal et des 3T
Prenant la défense de la société émiratie Primera Gold – qui est attaquée également par quelques opérateurs pour spoliation de leurs actifs miniers – le ministre des finances Nicolas Kazadi a révélé les sociétés congolaises et étrangères impliquées dans une série d’exportation au Rwanda des tonnes. Il informe également que ces sociétés sont poursuivies et le dossier déjà en instruction.
« Aujourd’hui, selon les renseignements que nous avons, Congo Com pourrait avoir produit et exporté au Rwanda l’année dernière 3 tonnes mais n’a déclaré que 15 kilos. C’est de cela qu’il s’agit, et il n’est pas le seul. Aujourd’hui, l’État estime que le manque à gagner en terme d’exportation l’année dernière, se chiffre environ 1 milliard de dollars, ça pourrait encore grandir. Il y a une instruction en cours, il y a eu des saisies, saisie d’ordinateurs, saisie d’informations financières et économiques. Un procès doit bientôt démarrer. L’idéal est qu’il soit puni et que chacun prenne ses responsabilités », a dit Nicolas Kazadi.
La RDC – qui tente de redorer l’image ternie du contrat Primera – va en guerre contre les sociétés minières et les voix discordantes qui s’opposent à cette initiative. Les sociétés minières Stone Mining Company SARL, CDMC SARL, Amur SARL et DFSA Mining CONGO continuent de crier à la violation du code et règlement miniers congolais. Dans une communication commune parvenue à la rédaction de MINES.CD, ces opérateurs dénoncent l’octroi, à Primera Gold, des périmètres miniers dont la SAKIMA a perdu la propriété exclusive.
« Cet accord a porté sur des périmètres couverts par des accords de joint-venture et contrats d’amodiation encore valides contractuellement et légalement. En sus, il a ignoré que les gisements miniers concernés aussi bien au Nord-Kivu, au Sud-Kivu qu’au Maniema ne sont plus la propriété exclusive de SAKIMA SA dont elle peut disposer à sa guise, sans concertation avec ses partenaires qui en possèdent les titres », dénoncent-elles.
Ainsi donc, ces quatre sociétés minières partenaires de SAKIMA SA et titulaires des titres invitent SAKIMA SA à « revenir à la raison et au bon sens en se conformant aux différents instruments juridiques en sa possession, aux accords et aux contrats librement signés et à opter pour une voie conduisant à calmer la tempête qu’elle a semée. Elles ne réalisent pas pourquoi SAKIMA SA, qui possède des dizaines de périmètres libres de tout engagement, n’a ciblé dans sa démarche que ceux pour lesquels elle est liée en bonne et due forme ».
Dans la même communication, elles saisissent le Président Tshisekedi, parrain de l’accord, « d’œuvrer pour contenir cet énorme contentieux que vient d’engendrer l’accord sus-indiqué qui sape déjà l’image du pays aussi bien sur le plan national qu’international et décourage davantage au premier chef les investisseurs nationaux dont le mérite est d’avoir hissé la RDC au rang de premier producteur mondial du coltan depuis 2018 ».
Selon les informations en notre possession, un autre litige qui éclatera dans les jours à venir concernera le périmètre minier de la société minière du député Mwangachuchu. Riche en coltan, ce site minier situé au Nord-Kivu se trouve dans le viseur de Primera Gold. Bénéficiaire du soutien politique de l’administration Tshisekedi et de certaines de ses ouailles, Primera utilise tous les moyens pour avoir un contrôle total de l’artisanat minier.