Nouvellement créée par le Gouvernement congolais, la société Congo Ressources, en partenariat avec la société canadienne AJN, va bientôt éprendre pratiquement le monopole » de Kibali Gold Mines. L’annonce a été faite ce jeudi 19 mai 2022, dans la capitale kinoise, par la ministre congolaise du portefeuille Adèle Kayinda.
Selon la ministre du portefeuille qui insiste sur « l’opportunité historique » qu’a la RDC de « transformer le secteur minier », l’objectif principal de Congo Ressources est de « détenir au sein d’une même structure différents permis de recherche (PR) non exploités à haut potentiel minier et les valoriser à un stade ultérieur ». Grâce à la valorisation des sites (dits greenfields) à fort potentiel, cette opération va permetre ainsi à l’État congolais de bénéficier directement de cette valorisation, argumente-elle.
À la question de savoir si la joint-venture Congo Ressources et AJN Ressources va aussi intervenir dans la gestion des permis accordés à la société Kibali Gold Mines, Adèle Kayinda a répondu par l’affirmatif.
« Avec Kibali, ils seront là pour prendre pratiquement le monopole parce que pour exploiter il faudrait que la République aussi puisse tirer des dividendes au niveau financier et garantir un impact sur la population », a expliqué Adèle Kanyida.
Avant de renchérir : « Pour nous, l’aspect fondamental que nous poursuivons pour ce partenariat est que la RDC soit aussi cette fois-ci inscrite à la bourse. Actuellement, tout ce que nous avons comme gisements, actifs miniers, nous n’avons pas la qualité de nous inscrire en bourse, raison pour laquelle nous nous sommes dits de commencer d’abord graduellement avec le partenaire qui est déjà inscrit et ensuite nous allons évoluer indépendamment. »
Ce que produit Kibali
Le président directeur général de Barrick, Mark Bristow, a annoncé, le 19 avril 2021 lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa, que Kibali Gold a produit 191.612 onces d’or au premier trimestre 2021.
«Plusieurs facteurs justifient cette réussite malgré la présence de la deuxième vague de la pandémie de Covid-19. Ce sont l’exploitation de la mine souterraine, les améliorations continues de l’alimentation, le taux de récupération de l’usine et les projets visant des améliorations diverses tels qu’une mise à niveau de l’infrastructure de hissage», a précisé l’homme d’affaires sud-africain.
À ces facteurs, le patron de Barrick Gold Corporation a ajouté le strict respect des protocoles de prévention contre la Covid-19 qui a, selon lui, largement protégé la mine des impacts de la deuxième vague de cette pandémie et la mise en place d’un laboratoire sur place ayant permis de mieux contrôler les agents au sein de la mine et dans la communauté. De même, Mark Bristow cite l’amélioration du réseau électrique dont les coûts de production d’électricité étaient avantageux grâce au niveau élevé des eaux de rivière qui alimentent les trois centrales hydroélectriques de cette mine.
A noter que deux étudiants de la faculté de géologie de l’Université de Kinshasa ont, lors de la conférence de presse de Mark Bristow, bénéficié des bourses d’études de Barrick pour encourager le secteur de l’éducation en RDC.