Dans son allocution samedi 28 octobre à Brazzaville, au cours du sommet des trois bassins forestiers, le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, a une nouvelle fois dénoncé le pillage systématique des ressources naturelles du sol congolais par le Rwanda.
« Il se passe dans le Parc des Virunga, une des réserves naturelles les plus importantes au monde, un activisme armé qui met à mal cet écosystème. Cela n’a pas été décidé à Washington ou à Paris, mais en Afrique et plus précisément à Kigali », a argué d’emblée le Président de la République.
Poursuivant son speech, Félix-Antoine Tshisekedi a appelé à l’éradication de l’hypocrisie entre africains. Selon lui, les africains devraient avoir le courage entre etc de se regarder « les yeux dans les yeux », pour se dire : « qu’on ne peut pas s’appeler frères et se poignarder dans le dos ».
« Le jour où, nous mettrons fin à ce quoi nous assistons aujourd’hui à l’Est de la RDC par exemple, des voisins qui viennent semer la pagaille, la mort, la désolation, uniquement dans le but de s’enrichir, de piller les ressources, le jour où, nous mettrons fin à ce genre de comportements alors là, oui, nous aurons compris. Parce que là, je suis désolé en tant que Président de la République démocratique du Congo face à ce genre de choses, je ne suis pas tenté de construire des ponts mais plutôt des murs pour protéger notre population », a-t-il déclaré.
Depuis plusieurs années, différents rapports des ONGs et des Nations Unies pointent du doigt le trafic de minerais dans la partie Est de la RDC par les groupes armés soutenus par le Rwanda et qui favorisent la dégradation de la situation sécuritaire, causant au passage, des milliers de victimes.
À titre d’exemple, selon le Trésor américain, plus de 90% de l’or produit en RDC passerait ainsi en contrebande par les pays voisins, dont principalement le Rwanda et l’Ouganda.
Une position appuyée par Kinshasa, qui au cours d’une interview accordée au Financial Times en mars dernier, par le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a estimé que le manque à gagner pour le pays dû à la contrebande minière atteindrait la barre d’un milliard de dollars américain par an.