Le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, a, lors de son discours d’investiture pour son second mandat à la tête de la République démocratique du Congo, annoncé qu’il prévoit d’utiliser les fonds issus de la renégociation du contrat de la SICOMINES pour accélérer le processus de désenclavement des provinces.
Le samedi 20 janvier 2024, soit un mois après les élections qui l’ont maintenues à la tête du pays, Félix-Antoine Tshisekedi prêtait serment au stade des martyrs à Kinshasa. D’un ton ferme avec un visage décontracté, le Président congolais à présenté les axes prioritaires sur lesquels il compte lancer son second quinquennat.
Parmi ces axes, y figurait la question du désenclavement des territoires, qu’il a évoqué avec une promesse de « solution financière prometteuse ». Le Chef de l’État a révélé que des fonds importants seraient bientôt disponibles grâce à la renégociation du projet de la joint-venture sino-congolais, SICOMINES.
« L’épineuse question du désenclavement de nos territoires est parmi mes engagements, dont la solution en termes des financements vient d’être rendu possible notamment grâce à l’affectation prochaine des fonds issus de l’enveloppe obtenue dans le cadre de la renégociation du projet Sicomines et qui devrait atteindre un montant global de 7 milliards de dollars américains », a indiqué le Président, Félix-Antoine Tshisekedi.
En effet, le désenclavement des territoires constitue un défi majeur pour la République démocratique du Congo, en raison de la taille immense du pays et de son infrastructure souvent défaillante.
Les régions éloignées et isolées ont du mal à accéder aux services essentiels tels que les soins de santé, l’éducation, les infrastructures routières et les opportunités économiques. Cette situation a entravé le développement socio-économique de vastes portions du pays pourtant très riches en matières premières.
Le projet de la Sino-congolaise des mines résulte du contrat entre un groupe d’entreprises chinoises et la République démocratique du Congo en 2008.
Selon les clauses de ce partenariat, la partie chinoise pouvait alors exploiter du cobalt et du cuivre en échange d’investissements dans les infrastructures. Pékin s’était notamment engagé à construire 3.500 kilomètres de routes, autant de kilomètres de chemins de fer, 31 hôpitaux de 150 lits et 145 centres de santé. Le tout pour une valeur estimée à 6,5 milliards de dollars américains avant d’être finalement revu à 3 milliards de dollars américains.
Cependant, l’année dernière, l’Inspection Générale de Finance (IGF) dénonçait « la mauvaise foi » des entreprises chinoises dans le cadre de l’exécution de ce contrat. L’IGF affirmait que « les chinois avaient fait plus de bénéfices que les congolais » et appelait à la révisitation du « contrat du siècle ».