Dans les sites d’exploitation artisanale à Lwisha dans la province du Haut-Katanga, outre la présence, souvent illégale, des nombreux services de l’État dans les bassins où sont extraits les minerais, des creuseurs artisanaux dénoncent les tracasseries et les taxes instaurées arbitrairement.
Dans plusieurs sites miniers, notamment « Kasonga » ou encore « Double bande », où les creuseurs artisanaux exploitent le cuivre à Lwisha, une localité située à 75 km de la ville de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, des abus des services de l’état ont été pointés du doigt par des mineurs artisanaux.
Un système de précarité entretenu
Chaque jour, les creuseurs artisanaux dans ce secteur de Lufira, en territoire de Kambove, travaillent dans des conditions déplorables. Ici, la majeure partie de leurs revenus tombent dans les mains de nombreux services de l’État qui contrôlent cette région verdoyante où le cuivre est principalement exploité.
Des barrières multiples ponctuent les environs de ces sites, chacune contrôlée par un service de l’État différent. À chaque passage, les creuseurs sont contraints de payer des taxes et frais divers, souvent exhorbitant et sans justification claire.
« Nous faisons face aux tracasseries des services de l’État alors qu’ils ne devraient pas être là », a révélé Jean-Pierre à MINES.CD, un creuseur trouvé sur place. « Il suffit qu’ils voient quelqu’un avec un colis. Ils viennent exiger de leur payer. Quand un creuseur refuse, ils sont prêts à tirer sur la personne. C’est alarmant ! » a ajouté François Ngoie.
Cette situation décriée, plonge les creuseurs dans un cycle de pauvreté permanent. En cause, la majeure partie de leurs revenus générés par ces activités minières est partagée entre les différents services.
Un problème généralisé dans la province
« Le moyen de se retrouver est difficile ! », renchérit un autre creuseur. « Que ce soit les autorités de Lubumbashi ou encore de Kinshasa, elles sont bien au courant de ce qui passe dans ces carrières, pourtant elles ne font rien pour aider les creuseurs, qui doivent aussi vivre de leur travail », a-t-il déclaré.
La situation à Lwisha n’est qu’un des exemples des défis auxquels font face des creuseurs artisanaux dans le Haut-Katanga, une province riche en cuivre, en cobalt et en Zinc.
Lorsqu’en Janvier 2024, MINES.CD a mené une enquête auprès des creuseurs artisanaux dans les chefferie de Kembe et Katanga, dans le même territoire. Il avait été établi que la corruption, l’exploitation et l’absence de protection sociale sont des maîtres maux qui gangrènent ce secteur.
Face à ces problèmes, les creuseurs ont appelé à plus d’équité et au respect de leurs droits en tant que travailleurs :« Nous sommes des personnes, des responsables, nous ne pouvons pas être traités de n’importe quelle manière. C’est pourquoi l’État doit veiller à ce que ce secteur soit mieux structuré», a plaidé l’un des exploitants artisanaux.