La République Démocratique du Congo martèle sur sa décision de mettre en demeure Apple pour l’utilisation de minerais provenant de mines nationales exploitées illégalement et alimentant la guerre à l’Est du pays. C’est en substance ce qui ressort du communiqué de presse rendu public par le ministère de la communication et médias dont une copie est parvenue à la rédaction de MINES.CD.
Dans cette mise en demeure officielle, les autorités congolaises ont demandé à la multinationale américaine de clarifier ses pratiques d’approvisionnement en minerais, en particulier l’étain, le tantale et le tungstène, également connus sous le nom de « 3T». Ces minerais sont essentiels à la fabrication de produits électroniques tels que les smartphones et les ordinateurs portables.
Selon le gouvernement congolais, Apple s’approvisionne en 3T auprès du Rwanda, « alors même que le pays affiche une production quasi nulle de ces minerais », déclare-t-il. « Ces pratiques illégales financent des groupes armés, alimentent la violence et exacerbent des crises humanitaires et environnementales sur notre sol », a-t-il noté.
Dans le rapport « Minerais de sang : Le blanchiment des 3T de la RDC par le Rwanda et des entités privées », publié par des experts mandatés par le gouvernement congolais, les graves violations des droits humains subies par les populations des régions minières ont été dénoncées par des organisations internationales.
Un délai strict à respecter
Ainsi, le gouvernement congolais, qui a dénoncé le commerce illicite des minerais de sang, a expliqué que cela « entretient substantiellement une entreprise étendue de blanchiment d’argent notamment à travers les activités de la contrebande, affectant la transparence et la traçabilité de la chaîne d’approvisionnement en matières premières qui servent à l’industrie de l’électronique grand public, de l’automobile, de l’aviation et des énergies renouvelables ».
Si Apple ne répond pas de manière satisfaisante aux préoccupations du gouvernement congolais dans un délai de trois semaines, les autorités se réservent le droit d’entreprendre des actions juridiques.
« Il s’en suit que les avocats mandatés par le Gouvernement de la République démocratique du Congo pourront entreprendre des actions appropriées si les réponses fournies par Apple et ses filiales ne sont pas satisfaisantes à l’issue du délai de trois semaines », a prévenu le gouvernement congolais.
En outre, la RDC a appelé à une action internationale concertée pour lutter contre le commerce illégal des minerais et promouvoir des chaînes d’approvisionnement responsables :« Le Gouvernement insiste sur l’urgence absolue d’une transparence totale et d’une responsabilité accrue dans la gestion des ressources minérales », a conclu le communiqué.