Les terroristes islamistes du groupe Allied Democratic Forces (ADF) se concentrent depuis la semaine dernière dans les zones minières situées dans le secteur de Bapere, en territoire de Lubero, au Nord-Kivu. C’est ce qu’a dénoncé une des organisations de la société civile locale, ce mercredi 18 septembre 2024, dans une interview accordée à Mines.cd.
Samuel Kakule Kaheni, le Président de la société civile de Mangurijipa, explique que cette concentration est à la base de l’abandon de plusieurs sites miniers par des exploitants. « On n’a pas encore compris leur raison de s’installer dans les zones minières. Ils se concentrent notamment à Abudidiya, à Atandele, il y a aussi la grande zone minière de Botambisi. À la suite de cette menace, l’exploitation minière est suspendue et bloquée. Notre crainte est de voir des morts signalés dans ces zones minières », a-t-il argué.
Pour lui, la motivation de ces terroristes reste inconnue : « Nous ne savons pas pourquoi ces derniers s’installent dans ces zones. Nous ne savons pas si c’est pour des raisons d’exploitation minière ou simplement une zone de repos ».
La société civile dit craindre une crise économique dans zone, étant donné que la majorité de la population de la région vit, selon elle, à 50% des activités d’exploitation minière. « Ce sont ces zones qui alimentent presque tout le secteur de Bapere. Et comme ces zones ne sont plus exploitées, elles sont occupées par les malfrats. Ce que la coalition FARDC-UPDF devrait faire, c’est d’attaquer, neutraliser ces rebelles, pour que ces zones soient aussi exploitées. Ce sont des agglomérations qui hébergent une grande partie de la population qui vit à 50% de l’exploitation minière. À 80%, toutes les activités minières sont suspendues, ainsi qu’une partie bien-sûr des activités agricoles car la population n’excède plus dans ses champs », a fait savoir la société civile.
Le territoire de Lubero est d’un côté menacé par les rebelles du M23-RDF et de l’autre, par des terroristes islamistes du groupe ADF que d’aucuns considèrent comme supplétifs des assaillants Rwandais qui cherchent à déstabiliser la RDC.
Azarias Mokonzi