Présenté comme un lieu meurtri par la pollution qui serait causée par l’usine de chaux de Tenke Fungurume Mining (TFM), le site du village délocalisé de Kabombwa dans la province du Lualaba, retrouve un nouveau visage de résilience. Cette renaissance écologique est au rendez-vous, contrairement aux craintes exprimées autrefois.
Situé dans la commune urbano-rurale de Fungurume à environ 100 km de la ville de Kolwezi, le site du village délocalisé de Kabombwa est en train de renaître de ses cendres avec des espaces verts après que des organisations ont accusé l’usine à chaux de TFM de pollution environnementale.
Avec la poussée verte désormais présente sur le lieu, ce village voit la nature reprendre ses droits, sur cette étendue de 311 hectares de superficie, dont 286 hectares était réservée aux activités champêtres. Cette résilience écologique suscite des interrogations.
954 ménages délocalisés dans les normes
Paysage verdoyant, pousse florissante des jeunes plantes, terres agricoles encore fertiles après une délocalisation effectuée par la société minière dans les normes de la loi, le village Kabombwa s’était vu vider de sa population sur décision des autorités provinciales qui avaient exigé le déplacement des habitants vivant aux alentours de l’usine.
En effet, en 2022, à la suite des problèmes de santé qui seraient causés par l’usine à chaux de TFM, la société minière, ensemble avec les autorités provinciales du Lualaba, avait procédé à la délocalisation d’environ 954 ménages dont 420 résidents propriétaires, 407 propriétaires simples, 29 bailleurs et 98 locataires sur une population estimée à 6601 personnes.
Cependant, plutôt 6 mois plus tard, la verdure de ce village dépeuplé incite désormais les anciens résidents à tenter de revenir sur ce lieu, qui fait pourtant partie d’une « zone acquise » par la société minière et où les personnes tierces ont interdiction d’y revenir.
« Il y a une semaine, nous avons retrouvé une personne en train de construire une maison derrière cet arbre », explique Pierrot Lukama, un des membres du comité de délocalisation, en montrant les terres vides de Kabombwa. « Nous l’avons sensibilisé de démolir, il l’a fait et il est parti », a-t-il révélé. Pierrot ajoute que des dispositions seront prises pour sécuriser la concession et décourager ceux qui veulent revenir.
Pourtant, cette terre, présentée comme ayant subi un impact environnemental négatif dû aux activités minières de TFM, récemment certifiée Copper Mark, montre un nouveau visage de résilience. C’est un espace en pleine mutation qui rallie respect de l’environnement et espoir pour l’avenir.
À environ 1200 mètres de l’usine de chaux
Lorsque le processus a été entamé, la société minière a respecté les obligations légales pour la délocalisation de cette communauté locale. La totalité des personnes recensées a été indemnisée et a été assistée dans le processus de réinstallation, a indiqué Pierrot. Il ajoute par ailleurs que toutes les conditions ont été réunies pour aboutir à bon port.
« Je ne sais pas pourquoi les gens ont pu décider d’être délocalisés de ce lieu, qui offre un cadre vraiment magnifique pour l’agriculture, il y a un bon sol et une terre fertile », fait constater Pierrot. Ce dernier rappelle en outre qu’au moins 653 agriculteurs ont été indemnisés dans ce village de Kabombwa.
L’usine de chaux de la société minière est localisée à environ 1200 mètres des 25 hectares de terre où, jadis, se trouvaient les maisons d’habitation des habitants de Kabombwa. Et avec la délocalisation, Tenke Fungurume Mining a continué à être un exemple d’engagement en faveur du développement durable et du bien-être des communautés locales accueillant leurs activités minières dans la province du Lualaba.
La rédaction