La politique commerciale agressive de Donald Trump continue de produire des remous sur les marchés mondiaux. Dans sa dernière note de conjoncture du 4 avril 2025, la Banque Centrale du Congo (BCC) analyse les répercussions de ces décisions tarifaires sur les matières premières, un secteur névralgique pour l’économie congolaise.
Le secteur énergétique reste relativement stable : le baril de pétrole s’échange à 72,5 USD, soit une baisse de 2,6 % par rapport au 27 mars, mais un niveau comparable à celui de fin 2024. Un recul qui n’impacte que marginalement la RDC, peu dépendante du pétrole mais exposée aux tendances globales.
Les métaux, eux, affichent des mouvements plus sensibles. Le cuivre, pierre angulaire des exportations congolaises, chute de 2,6 % à 9 511 USD la tonne. Cette baisse est attribuée aux nouvelles barrières douanières américaines, qui pèsent sur les perspectives de demande mondiale. Néanmoins, sur une base annuelle, le cuivre reste en hausse de 8,2 %. Le cobalt conserve quant à lui sa valeur à 26 578 USD la tonne, porté par l’essor des véhicules électriques (+10,5 % depuis décembre 2024). L’or, valeur refuge en période d’incertitude, s’apprécie de 2,7 % à 3 114,8 USD l’once, affichant un bond de 18,1 % en un an.
Dans le secteur agricole, les tensions commerciales mondiales laissent également des traces. Le prix du riz recule de 1,9 % à 292,5 USD la tonne après la levée des restrictions indiennes, tandis que les taxes imposées par la Chine sur les produits agricoles américains boostent les prix du blé (+1,3 %) et du maïs (+1,1 %).
Pour la RDC, les variations des prix du cuivre et du cobalt, principaux moteurs des recettes d’exportation, imposent une veille stratégique constante dans un environnement international volatil.
Pierre Kabakila