La tension monte dans les rangs de la main-d’œuvre congolaise au sein de la Kamoa-Kakula Construction Company (KCC), une entreprise sous-traitante opérant dans le secteur minier au Lualaba. Près de 450 travailleurs risquent le licenciement, selon une alerte lancée ce lundi 14 avril 2025 par l’Initiative pour la Protection des Droits de l’Homme et la Réinsertion Sociale (IPDHOR).
Une grève à l’origine des tensions
Ces employés observent une grève depuis le 11 avril dernier, protestant notamment contre l’usage de drones pour la surveillance du personnel sur le site. Cette pratique, qualifiée d’abusive par les grévistes, serait en violation du Code du travail congolais.
Pour l’IPDHOR, les revendications soulevées par les travailleurs sont fondées. L’organisation se dit « profondément préoccupée par cette situation alarmante » qui menace directement les droits socio-économiques de centaines de travailleurs congolais impliqués dans ce mégaprojet minier.
Huit revendications au cœur du malaise
Dans une déclaration signée par son président, Léonard Zama, l’IPDHOR a relayé les principales doléances des grévistes, parmi lesquelles :
L’absence de maisons syndicales, contrairement aux dispositions de l’article 230 du Code du travail ;
La suppression des primes de confinement, bien que les mesures restrictives soient toujours en vigueur ;
Une couverture médicale jugée insuffisante pour les employés et leurs familles ;
Le renouvellement abusif des contrats à durée déterminée, en violation de l’article 41, alinéa 2 ;
L’absence d’enregistrement à la CNSS, privant les travailleurs de leur sécurité sociale ;
Des salaires jugés bas par rapport au coût de la vie locale ;
Une cantine à la qualité nutritionnelle médiocre, avec un menu monotone surnommé « Thomson » par les travailleurs ;
La prolongation injustifiée du confinement sur les lieux de travail.
Appels à l’action des autorités et de l’employeur

Face à cette situation, l’IPDHOR appelle l’Assemblée provinciale du Lualaba à s’impliquer activement pour trouver une issue favorable. L’organisation enjoint également la direction de KKCC à se conformer aux lois en vigueur et l’Inspection provinciale du Travail à diligenter une enquête approfondie sur les conditions dénoncées.
Alors que le secteur minier est souvent salué comme moteur de croissance économique en RDC, ce conflit social met en lumière les failles persistantes dans le respect des droits des travailleurs, particulièrement dans les entreprises sous-traitantes.
Daniel Bawuna