En marge du 8e Congrès annuel du Cobalt Institute à Singapour, le Gouvernement de la République démocratique du Congo a annoncé son intention de renforcer les restrictions sur les exportations de cobalt, un minerai stratégique pour la transition énergétique mondiale.
Cette décision intervient après une suspension partielle de quatre mois des exportations, initiée en février 2025, dans un contexte de surabondance de l’offre sur le marché mondial.
Vers une régulation plus stricte
Prenant la parole lors du congrès, Patrick Luabeya, président de l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques, a précisé que des mesures plus rigoureuses sont à l’étude. Celles-ci pourraient conduire à une limitation stricte des exportations, voire une interdiction partielle ou totale, jusqu’à ce que l’équilibre entre l’offre et la demande soit rétabli.
« Les stocks ne sont pas encore épuisés, bien qu’ils aient été considérablement réduits », a-t-il indiqué, ajoutant que des consultations avec les acteurs du secteur auront lieu en juin pour envisager une éventuelle prolongation de l’interdiction.
Priorité à la transformation locale
De son côté, le ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba, a réaffirmé la volonté du gouvernement de miser sur la transformation locale du cobalt, dans le but de renforcer la valeur ajoutée et d’assurer une traçabilité accrue de la chaîne d’approvisionnement.
« L’interdiction en cours sur le cobalt fait l’objet d’un réexamen », a-t-il déclaré, précisant que des discussions sont en cours avec les grands opérateurs du secteur, notamment Glencore, Eurasian Resources Group (ERG) et China Molybdenum (CMOC), présents en RDC.
Une position stratégique sur le marché mondial
Première productrice mondiale de cobalt, la RDC détient environ 70 % des réserves mondiales de ce métal clé pour les batteries de véhicules électriques et d’appareils électroniques. L’interdiction partielle décidée en février 2025 visait à freiner la chute des prix et à réguler le marché international, fortement impacté par une offre excédentaire.
Alors que les enjeux géopolitiques et économiques autour du cobalt s’intensifient, la RDC cherche à reprendre le contrôle de sa filière stratégique en imposant des règles plus strictes et en encourageant une exploitation plus durable et souveraine de ses ressources.
Daniel Bawuna