Lors de l’ouverture d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale le 4 février 2025, le Président de l’institution, Vital Kamerhe, a exprimé son indignation face à la position de la communauté internationale, en particulier de l’Union européenne (UE), vis-à-vis de l’agression rwandaise contre la République Démocratique du Congo (RDC).
Dans son discours, Kamerhe a dénoncé une incohérence flagrante entre les condamnations et le maintien des accords stratégiques sur les minerais entre l’UE et ce pays. Il a souligné que le Rwanda, dépourvu de ressources minières significatives, profite pourtant d’un commerce florissant basé sur des minerais issus du pillage en RDC.
Un traitement inéquitable de la RDC
Devant les députés nationaux, le Président de l’Assemblée nationale a insisté sur le sentiment d’injustice ressenti en RDC. Il a comparé cette situation à d’autres conflits internationaux où les pays agressés bénéficient d’un soutien plus ferme. « Pourquoi la RDC, victime d’une agression avérée, est-elle traitée sur un pied d’égalité avec son agresseur ? », s’est-il interrogé.
Kamerhe a ainsi appelé l’UE à réévaluer ses relations économiques avec le Rwanda, insistant sur la nécessité d’accompagner les condamnations diplomatiques de sanctions économiques effectives.
La situation à Goma, un signal d’alerte
Revenant sur l’occupation de Goma par les rebelles du M23 soutenus par Kigali, Kamerhe a exhorté l’UE à prendre conscience de la gravité de la situation et à reconsidérer ses accords économiques avec le Rwanda.
Il a conclu en appelant à une réaction plus ferme et cohérente de la communauté internationale pour dissuader l’agression et protéger la souveraineté de la RDC.
Pierre Kabakila