Louis Watum Kabamba est nommé ministre des mines de la RDC. Il succède ainsi à Kizito Pakabomba qui quitte le gouvernement.
Ingénieur de formation, homme politique par choix et manager aguerri par plus de deux décennies passées dans les entrailles du secteur minier, il prend officiellement ses quartiers dans ce portefeuille stratégique du gouvernement Suminwa II.
Né le 22 mars 1962 à Kinshasa, diplômé en chimie industrielle de l’Université de Lubumbashi, Louis Watum connaît les mines comme on connaît une vieille mécanique qu’on a longuement huilée. Ses débuts dans l’industrie l’ont conduit au cœur des opérations de géants comme Ivanhoe Mines ou Kamoa Copper SA, avant de s’illustrer sur des projets emblématiques tels que Kibali et Moto Gold Mines. Ces expériences l’ont propulsé à la présidence de la Chambre des Mines de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), où il s’est imposé comme un interlocuteur incontournable des décideurs publics et privés.
Sa nomination au ministère des mines, n’a rien d’un hasard. Après un passage remarqué au ministère de l’Industrie et du Développement des Petites et Moyennes Entreprises depuis mai 2024, il hérite d’un portefeuille dont les enjeux dépassent les frontières nationales. Car derrière les promesses de croissance et d’emplois, se dessinent des défis persistants : gouvernance perfectible, fuite des matières premières brutes, tensions autour de la redistribution des revenus miniers.
L’homme, que ses proches décrivent comme méthodique et peu friand de coups d’éclat médiatiques, pourrait miser sur un agenda clair : relancer la transformation locale des minerais, renforcer les capacités de l’administration minière et muscler les politiques de traçabilité. Dans les salons de Kinshasa, certains voient en lui l’architecte d’un futur virage industriel ; d’autres, plus prudents, rappellent que les réformes du secteur minier se heurtent souvent aux intérêts bien ancrés.
Louis Watum, lui, garde le cap. « Le sous-sol congolais ne doit plus seulement enrichir les statistiques d’exportation », confiait-il dans une récente intervention à Lubumbashi. La suite dira si cet ingénieur passé ministre réussira à transformer le potentiel minier congolais en véritable levier de développement durable.
Junior Ngandu