L’Initiative pour la Protection des Droits de l’Homme et la Réinsertion sociale (IPDHOR) alerte sur des irrégularités présumées dans la gestion du site réservé à la Zone Économique Spéciale (ZES) de Musompo, projet censé impulser le développement industriel de la province du Lualaba.
Des anomalies constatées
Selon une déclaration transmise à Mines.cd ce 1er septembre 2025, l’organisation de la société civile relève plusieurs dysfonctionnements dans l’occupation des terres et la distribution des parcelles industrielles.
À l’issue d’une mission d’investigation et d’échanges avec les communautés de Misamba 1 et Misamba 2, il ressort que : des agents du cadastre continuent à distribuer illégalement des parcelles et à autoriser des constructions dans le périmètre de 1 000 hectares réservé à la ZES ; l’identification des maisons menée en 2022 s’est faite de manière non inclusive, sans réelle implication des populations concernées ; la majorité des terres étant coutumières, les victimes ne disposent pas de documents cadastraux leur permettant de faire valoir leurs droits.
Pour l’IPDHOR, cette gestion opaque risque d’exclure un grand nombre de familles impactées et d’alimenter des conflits locaux autour du projet. L’organisation appelle les autorités provinciales et nationales à agir rapidement pour restaurer la confiance des communautés.
Les recommandations de l’IPDHOR
La société civile demande notamment de :
- diligenter des enquêtes pour sanctionner les agents du cadastre impliqués dans la gestion illégale du site ;
- relancer le processus d’identification des victimes dans un cadre inclusif et transparent ;
- vulgariser l’arrêté ministériel sur l’expropriation pour cause d’utilité publique, afin d’informer les communautés de leurs droits ;
- impliquer régulièrement les populations locales dans le suivi et la mise en œuvre du projet.
Face à ces irrégularités, l’IPDHOR réclame un audit indépendant afin d’évaluer la conformité de la gestion du site avec les objectifs initiaux de la ZES. Cette alerte relance le débat sur la gouvernance des projets de développement dans les provinces minières, où la transparence et l’inclusion des communautés demeurent des enjeux majeurs.
Daniel Bawuna