Devant la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies, le président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour sanctionner les réseaux de trafiquants de minerais accusés d’alimenter les groupes armés opérant dans l’est du pays.
Sanctionner les réseaux illicites
Dans son allocution, le chef de l’État congolais a dénoncé un système où « la rente minière sert à financer les rébellions », appelant à une « rupture claire » avec cette logique. Il a plaidé pour l’adoption de sanctions ciblées contre les trafiquants, afin de briser le cycle de la violence et de l’instabilité.
Pour le Président Félix Tshisekedi, la solution passe par : l’harmonisation des normes de traçabilité, la transparence dans les chaînes d’approvisionnement, des mécanismes d’audit indépendants, un contrôle douanier et judiciaire renforcé, et une lutte plus vigoureuse contre la corruption.
Les minerais stratégiques au cœur des enjeux
Le président a rappelé que la RDC regorge de minerais essentiels à la transition énergétique mondiale – cobalt, coltan, lithium et cassitérite – mais que ces richesses doivent profiter au développement du pays et au bien-être de ses populations, plutôt qu’au financement des conflits.
Son intervention survient alors que plusieurs sites stratégiques, dont Rubaya, restent pillés par les rebelles du M23. Les minerais extraits illégalement sont acheminés en contrebande vers le Rwanda et l’Ouganda avant d’être écoulés sur les marchés internationaux.
Si certains observateurs saluent la fermeté du discours de Tshisekedi, d’autres doutent de son impact concret, notamment en raison du mémorandum de l’Union européenne sur les matières premières stratégiques, qui pourrait limiter la portée des revendications congolaises.
Pierre Kabakila