En mission dans le territoire de Watsa, le ministre congolais des Mines, Louis Watum Kabamba, a conduit une opération musclée ayant mis fin à une exploitation aurifère illégale opérée par des ressortissants chinois. Une action coup de poing qui sonne comme un tournant dans la lutte contre la prédation minière en République démocratique du Congo.
Une descente spectaculaire à Gatanga
Durba, territoire de Watsa.
Sous un soleil lourd et la poussière des routes minières, la scène avait des allures de coup de filet historique. Le ministre national des Mines, Louis Watum Kabamba, a conduit, ce week-end, une mission de contrôle inédite dans la province du Haut-Uélé, en compagnie du gouverneur, de plusieurs députés nationaux et des membres du Conseil provincial de sécurité. Objectif : vérifier les informations faisant état d’une exploitation illégale d’or sur une concession appartenant à Kibali Gold Mines, dans le village de Gatanga.
Sur place, la réalité a dépassé les soupçons : un véritable site industriel clandestin, où plusieurs ressortissants chinois extrayaient de l’or sans aucun titre minier, ni autorisation d’exploitation ou de séjour. Bulldozers, concasseurs et pelleteuses s’activaient jour et nuit, en dehors de tout contrôle de l’État. Les routes d’accès, construites par les exploitants eux-mêmes, échappaient à la surveillance des autorités publiques, l’Office des Routes et l’OVD n’y ayant jamais mis les pieds.
« C’était un État dans l’État », confie un député présent lors de la descente.
La riposte de l’État

Face à l’ampleur de la fraude, Louis Watum Kabamba n’a pas tergiversé. Le ministre a ordonné sur-le-champ l’arrestation des contrevenants, la saisie des engins et l’arrêt immédiat des activités. Une décision saluée par le gouverneur du Haut-Uélé, le Conseil provincial de sécurité et les élus locaux.
« L’exploitation minière doit profiter au peuple congolais, pas aux hors-la-loi », a martelé le ministre, déterminé à restaurer la légalité dans un secteur gangréné par la corruption, la fraude et les complicités locales.
Les images captées après l’opération sont éloquentes : des cratères béants, des machines abandonnées et des centaines de travailleurs congolais laissés sur le carreau, après avoir travaillé des mois sans protection, sans contrat, ni salaire décent.
Un symbole politique fort
Cette intervention musclée n’est pas un acte isolé. Depuis sa nomination, Louis Watum Kabamba a multiplié les signaux de fermeté pour redresser un secteur minier longtemps considéré comme le cœur battant, mais aussi la plaie ouverte, de l’économie congolaise. En s’attaquant à un réseau étranger opérant illégalement sur une concession d’un géant aurifère international, le ministre envoie un message clair : l’État reprend la main.
Dans un contexte où la RDC cherche à faire de ses ressources un levier de développement durable, cette opération marque un tournant. Elle illustre la volonté du gouvernement de réaffirmer la souveraineté économique nationale, face à des pratiques prédatrices souvent tolérées dans les zones enclavées.
La fin de l’impunité ?
À Watsa, la population salue une action longtemps attendue. « C’est la première fois qu’un ministre vient ici pour agir, pas seulement pour parler », confie un notable local. Les autorités promettent désormais des poursuites judiciaires contre les auteurs, complices et facilitateurs de cette exploitation illégale.
Pour Louis Watum Kabamba, la ligne est tracée : « Plus jamais d’anarchie minière en République démocratique du Congo. La loi s’applique à tous, sans exception. »
Cette opération, spectaculaire par son ampleur et sa portée symbolique, pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère dans la gouvernance minière congolaise, où la transparence et la redevabilité remplacent enfin le silence et la complaisance.
Junior Ngandu