Les rebelles d’Allied Democratic Forces (ADF) ont perpétré une nouvelle attaque meurtrière, jeudi 30 octobre 2025, dans la localité minière de Mangurijipa, située dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Cette fois, c’est le carré minier de Pangoyi qui a été pris pour cible par ces assaillants, plongeant la population locale dans la panique.
Des creuseurs surpris en plein travail
Selon des sources locales, les rebelles ont surgi alors que les creuseurs artisanaux étaient en pleine activité. Avant d’attaquer le carré minier, les ADF auraient d’abord visé un camp de miliciens Wazalendo érigé à proximité.
« Un assaillant s’est servi de sa mitrailleuse et a tiré vers le champ. Je ne sais pas s’il y a encore des Wazalendo vivants », témoigne un rescapé sous le choc.
Le bilan provisoire fait état de plusieurs morts et d’enlèvements multiples parmi les exploitants miniers, indique Tanzi Makofi, agent administratif de la coopérative minière active sur le site de Pangoyi.
Un choc économique pour une population déjà vulnérable
Le carré minier de Pangoyi constituait une source vitale de revenus pour des centaines d’habitants déplacés par les conflits.
« Tous les déplacés se rendaient à Pangoyi pour participer à l’extraction ou tenir un petit commerce. On y gagnait de quoi nourrir la famille, entre 10 000 et 30 000 FC par jour », a confié un creuseur.
La fermeture de ce site risque de provoquer une crise alimentaire à Mangurijipa, où la majorité des ménages dépendait directement de cette activité minière artisanale pour survivre.
Exode vers les zones plus sûres
Face à la menace persistante, la population fuit massivement vers les zones jugées plus sécurisées. Des quartiers périphériques comme Carmel, Mambea et Kisungu sont désormais quasiment vidés de leurs habitants, rapporte-on.
Nombre d’entre eux se regroupent à Mangurijipa-Centre, tandis que d’autres craignent d’emprunter la route de Butembo, considérée comme dangereuse.
Cette nouvelle attaque des ADF s’inscrit dans une série de violences qui endeuillent régulièrement le territoire de Lubero, malgré la présence des forces de sécurité censées protéger la population. Les habitants appellent les autorités à renforcer la sécurité dans les zones minières, devenues la cible récurrente des groupes armés.
Azarias Mokonzi




