Face aux accusations croissantes visant certaines sociétés minières opérant dans la province du Lualaba, le ministre des Droits humains, Me Samuel Mbemba Kabuya, a annoncé, jeudi 6 novembre 2025, la création d’une commission d’enquête gouvernementale chargée de vérifier les allégations de violations des droits fondamentaux.
La décision intervient à la suite d’un rapport d’Amnesty International, remis au ministre lors d’une audience avec la délégation de l’organisation conduite par Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et australe. Ce rapport évoque des expropriations abusives, des délocalisations forcées, ainsi que des atteintes au droit au logement et à la sécurité alimentaire dans plusieurs zones minières de Kolwezi et de ses environs.
« Pendant deux ans, nous avons enquêté sur le terrain et documenté de multiples violations, notamment le déplacement forcé de communautés sans réinstallation », a indiqué Me Kambola Donat, membre de la délégation d’Amnesty, précisant qu’une pétition citoyenne adressée au ministère a contribué à accélérer la réaction des autorités.
En réponse, le ministre Samuel Mbemba a assuré que la commission d’enquête se rendra sur le terrain incessamment, afin de « vérifier les faits, identifier les responsabilités et recommander des mesures correctives ». Selon lui, cette démarche s’inscrit dans la volonté du gouvernement de « garantir la protection des droits humains face aux impératifs économiques ».
Cette initiative marque un tournant dans la régulation du secteur minier, souvent critiqué pour son manque de transparence et ses impacts sociaux. Elle traduit aussi la volonté du gouvernement congolais de concilier développement économique et respect des droits des communautés locales, dans une province devenue le cœur battant de l’industrie du cuivre et du cobalt.
Pierre Kabakila




