Maître Popol Muamba, l’avocat conseil de la société la congolaise d’exploitation minière (COMINIERE SA), a balayé d’un revers de la main ce qu’il a qualifié de contre-vérités de la société AVZ et ses avocats conseils. Il a fait cette déclaration, le samedi 30 juillet 2022, au cours d’une conférence de presse à Kinshasa.
« Conformément au contrat de Joint-venture, chaque phase du projet qui lie ces deux sociétés devrait être publiée avec l’avis des partenaires. Malheureusement, la COMINIÈRE a appris, par des canaux informels notamment les médias, que la société AVZ avait dépensé un montant allant de 30 à 70 millions de dollars américains pour la réalisation de cette étude de faisabilité.
Selon la partie COMINIÈRE SA, un tel montant n’avait jamais été dépensé dans toute autre étude d’un projet d’exploitation en République Démocratique du Congo. Ce qui fait craindre, estime Maitre Popol Muamba, une éventuelle gestion opaque de la part de son partenaire AVZ.
D’après lui, les exigences boursières voudraient que chaque phase du projet puisse être publiée avec l’avis des partenaires. Ce qui n’aurait pas été le cas avec le partenaire AVZ.
Communication sur l’étude de faisabilité de ce projet
Contrairement aux affirmations de la société AVZ, la COMINIÈRE, à travers Maître Popol Muamba, a soutenu n’avoir jamais réceptionné l’étude de faisabilité produite par AVZ conformément aux dispositions de l’article 8.3 du contrat de Joint-venture qui stipule que « l’étude de faisabilité doit être communiquée pour avis à la COMINIÈRE SA, dans un délai n’excédant pas quinze (15) mois à compter de la date du commencement de son élaboration ».
Pour la COMINIÈRE, l’attitude de son partenaire laisse présager une volonté de vouloir désorienter l’action de l’État congolais et ses services.
« COMINIÈRE SA formule plusieurs griefs contre l’étude de faisabilité. Depuis avril 2020, date de sa publication, la COMINIÈRE SA, actionnaire représentant l’État congolais dans la société commune DATHCOM Mining SA, n’a jamais été consultée sur la publication de ladite étude de faisabilité pour émettre son avis, étant donné que c’est la COMINIÈRE qui a cédé le PR 13359 à DATHCOM Mining SA. », a fait savoir Maître Popol Muamba.
Et de renchérir : « Après avoir appris, par des canaux médiatiques, la publication de cette étude de faisabilité, la COMINIÈRE va demander, au mois de juin 2020, à la société AVZ de lui envoyer un exemplaire de cette étude dont une copie de 105 pages lui sera adressée par courrier électronique ».
Selon Maître Popol Muamba, « jusqu’à la compilation de l’étude de faisabilité, la COMINIÈRE SA n’a jamais été informée de la hauteur des investissements engagés par AVZ dans DATHCOM Mining SA pour la réalisation des travaux de recherche sur la première partie de 25% et ce, en violation des dispositions de l’article 6 (e) du contrat de Joint-venture ».
La COMINIERE reproche également à AVZ d’avoir intégré dans l’étude de faisabilité la centrale de Mpiana Mwanga alors qu’il s’agit d’un patrimoine exclusif de la COMINIÈRE SA. Le certificat d’enregistrement faisant foi, dit Maître Popol Muamba.
À ce jour, la COMINIÈRE tient à préciser qu’aucun accord n’a été signé entre la COMINIÈRE SA et AVZ Power.
Par contre, lors d’une conférence presse organisée le 15 juillet 2022 à Kinshasa, Maître Christian Lukusa du cabinet Momentum, qui représente les intérêts de la société AVZ dans ce dossier Lithium de Manono, avait fait savoir que le partenariat entre les deux parties prenantes impliquait plusieurs conditions mais la plus importante, c’est que AVZ devrait produire une étude de faisabilité dans le délai de cinq (5) ans. Et en moins de trois (3) ans, AVZ a présenté une étude de faisabilité à la COMINIÈRE. La question a été discutée dans les réunions du Conseil d’administration. A en croire, Maître Christian Lukusa, une décision avait été prise puisque l’étude de faisabilité est sortie au mois d’avril 2020; elle a été traduite en français et elle a été présentée au mois d’août 2020 à la COMINIERE SA.
Signalons la demande de notification formulée par AVZ auprès du Cadastre minier en vue de l’obtention du permis d’exploitation est restée depuis lors lettre morte.