Le député national Guy Mafuta Kabongo a adressé une question orale avec débat aux Vice-Premier ministre en charge de l’Environnement et Développement durable, Ève Bazaïba et Vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères Christophe Lutundula sur l’évolution de la situation autour des pollutions des eaux en RDC notamment des rivières Kasaï, au centre du pays.
En claire, l’élu de Tshikapa demande :
Au ministre de l’Environnement et Développement durable:
- En date du 09 août 2021, un communiqué officiel de votre ministère, faisant suite à celui du 02 août de la même année, demandait à la population de s’abstenir des eaux des rivières Kasai et Tshikapa à la suite de sa contamination. La situation a-t-elle évolué puisqu’il n’y a jamais eu de communiqué contraire.
- A ce jour, soit huit mois après, avez-vous évalué l’impact environnemental, humain et économique subi par notre pays ?
- Disposez-vous aujourd’hui des résultats fiables des analyses des eaux et autres sédiments ? Quand et dans quelles conditions ces prélèvements ont été faits?
- Avez-vous déjà identifié les victimes et évalué le degré de leurs afflictions ?
- Qu’en est-il de l’aide du Gouvernement ? Jusqu’où a-t-elle été acheminée ? Quelles provinces et quelles zones ont-elles servies ? Avez-vous un rapport quant à cette distribution ? Sachant que cette pollution a touché trois provinces de la République.
- C’est l’eau qui était empoisonnée. Combien de puits d’eau avez-vous creusé pour sauver la population ?
7.Quelle suite avez-vous réservée aux lésions vaginales subies par les femmes du Kasaï ? Constat du reste faites par vous-même.
- Quel regard avez-vous sur votre gestion de cette catastrophe ? Travail achevé ? sinon, que reste-t-il à faire?
9.Que faites-vous du principe pollueur-payeur ?
- Au Katanga, pourquoi assistez-vous
impuissamment à l’empoisonnement de nos compatriotes par l’exploitation criminelle et illégale des mines qui polluent leurs eaux et environnement?
- Au-delà des sanctions administratives, pourquoi ne pas emprunter la voie judiciaire pour sanctionner
ces entreprises et indemniser les populations?
- A la suite du procès initié par les plaintes de 7.879 plaintes des victimes de cette pollution, quel peut être l’accompagnement du Gouvernement de la procédure d’exéquatur?
Au ministre des Affaires étrangères:
- A ce jour, soit huit mois après, avez-vous saisi les autorités angolaises sur cette question ?
- Qu’en est-il de la commission mixte qui devait être mise en place par nos deux Etats ?
- Auquel de nos deux pays revient la diligence? Pourquoi donnons-nous l’impression d’être si faibles et si mous face aux angolais ?
- Quel regard avez-vous sur votre gestion
diplomatique de cette catastrophe ? Travail achevé ? sinon, que reste-t-il à faire?
- Quelle est la réaction de notre pays face à la maltraitance devenue la norme de nos compatriotes en situation irrégulière en Angola par les autorités angolaises ?
- A la suite du procès initié par les plaintes de 7.879 plaintes des victimes de cette pollution, quel peut être l’accompagnement du Gouvernement de la procédure d’exéquatur?
En fait, les eaux des rivières Kasaï, affluent du fleuve Congo, ont été polluées en août 2021 par l’entreprise angolaise Catoca Diamond. Plusieurs dégâts humains et écologiques ont été rapportés. Mais depuis, aucun résultat ni au niveau écologique ni diplomatique de cette affaire n’a été publié.
« Le dossier est en cours. Il reste maintenant de mettre en phase les rapports aussi bien de nos collègues angolais que de notre côté pour nous mettre d’accord sur les réparations à faire », avait dit à ACTUALITE.CD, il y a quelques jours, Christophe Lutundula, ministre congolais des affaires étrangères, au cours d’une émission.
Entre-temps, le 21 mars dernier, un procès a été ouvert au Tribunal de Grandes Instances de Tshikapa (Kasaï) contre la société minière Cotoca Mining. En l’absence de l’accusé, la partie civile a plaidé pour 100 milliards de dollars américains comme dommage et intérêt. L’affaire a été prise en délibérée.