La vice-première ministre, ministre de l’environnement congolais, Eve Bazaiba prend part activement aux travaux de la COP 15 qui se tiennent à Montréal, une ville du Canada. Devant les délégués de plusieurs pays, la cheffe de la délégation congolaise, Mme Ève Bazaiba s’est interrogée sur comment le Rwanda, un pays qui ne produit pas de l’or ni de coltan pouvait être classé en bourse comme pays producteur de ces minerais.
En effet, Eve Bazaiba trouve inconcevable que le Rwanda puisse être côté en bourse comme producteur du coltan ou de l’or alors qu’il n’en est pas un. Elle appelle de ce fait la communauté internationale à y faire preuve de plus de « sérieux ». Comme dans ses habitudes, la ministre de l’environnement congolais n’a pas hésité de dénoncer l’agression rwandaise en RDC du haut de la tribune de cette Cop 15.
« (…) Aujourd’hui les nations unies(NU) a reconnu comment le Rwanda soutien ces terroristes sur place pour déstabiliser la République démocratique du Congo, Le Rwanda ne produit pas de coltan, le Rwanda ne produit pas de l’or mais il est classé dans la bourse comme producteur de coltan, comme producteur de l’or mais ça sort de l’ordinaire », s’est-elle indignée.
La ministre de l’environnement a insisté sur la coopération gagnant-gagnant en invitant les investisseurs désireux de venir s’installer en RDC à faire une transformation locale des matières premières pour que cela soit au bénéfice des communautés locales et pour le développement du pays, tout en fustigeant le soutien de la communauté internationale aux pays agresseurs de la RDC notamment le Rwanda et les entreprises multinationales.
« Ensemble si vous voulez nous transformons localement pour que nous aussi à un bon coup, nous ayons accès à cela. Et nous attirons aussi l’attention, je répète sur des questions de paix. Il est bien de dire que la République démocratique du Congo pays potentiellement riche mais la population est pauvre, mais quand est-ce que nous allons nous consacrer au développement(…) lorsque vous laissez des entreprises, vous soutenez des États qui perturtent la paix en République démocratique du Congo », a dénoncé Eve Bazaiba.
Kinshasa récuse Kigali
La République Démocratique du Congo a récusé officiellement la co-facilitation du Rwanda dans les mécanismes de financement et préservation de la biodiversité à la 15ème Conférence des Parties sur la biodiversité qui se tient à Montréal au Canada.
« Il n’est pas question de négocier sur les mécanismes de financement de la biodiversité avec le Rwanda comme co-facilitateur étant donné que ce pays détruit la biodiversité en RDC par son agression avérée à travers le soutien à un mouvement terroriste qui est le M23 », a déclaré séance tenante la vice-Première ministre, ministre de l’Environnement et du Développement durable, Eve Bazaiba Masudi, au segment ministériel de cette COP15.
« La RDC est classée 5ème mondiale par sa biodiversité et contribue à l’équilibre climatique mondial par ses services écosystémiques. Le pays mérite une attention particulière de tous les partenaires au développement », a relevé Mme Bazaiba, avant de fustiger le silence de la communauté internationale face aux agissements du Rwanda.
« De ce fait, il est inconcevable pour la RDC de prendre part à ces négociations en présence du Rwanda », a-t-elle soutenu.
La vice-Première ministre Bazaiba a, par ailleurs, plaidé en faveur de la création d’un fonds dédié à la préservation de la biodiversité. La question devrait être approfondie dans la plénière avec les parties sur le mécanisme de ce financement.
Les délégués gouvernementaux du monde se réunissent du 07 au 19 décembre 2022 à Montréal, pour guider l’action mondiale jusqu’en 2030 afin de stopper et inverser la perte de la nature.
Cette COP15 devra déboucher sur l’adoption d’un cadre équitable et global assorti des ressources nécessaires à sa mise en œuvre, d’un plan qui préserve les droits des peuples autochtones et reconnaît leurs attributions en tant que gardiens de la nature ainsi que du financement de la biodiversité et l’alignement des flux financiers sur la nature afin d’orienter les finances vers des investissements durables et de les éloigner des investissements nuisibles à l’environnement.