Dans une correspondance datant du 25 mars dernier, transmise au responsable de la société Xiang Jing Mining SARL, œuvrant dans le territoire de Basoko en province de Tshopo, la ministre des Mines, Antoinette N’samba Kalambayi a suspendu toutes les activités de cette entreprise accusée de poluer les eaux de rivière Arwimi.
La ministre des Mines a révélé dans ladite correspondance que malgré le fait qu’elle a été déchue de ses droits de recherches, l’entreprise minière Xiang Jiang s’adonne à l’exploitation et l’extraction de minerais de l’or, de diamant et des métaux rares sur le lit de la rivière Arwimi et ce depuis plusieurs années alors qu’elle détienne « seulement des permis de recherches », du reste déchus.
« Ce comportement récidiviste cause non seulement des dégâts environnementaux très importants mais aussi sont constitutifs des infractions d’activités minières illicites, de vol et du recel des substances minérales, prévues et punies par les dispositions des articles 299 et 300 du Code Minier », a indiqué Antoinette N’samba dans sa correspondance.
En outre, elle a annoncé, sans préjudice d’autres droits à faire valoir au profit de l’Etat, la suspension de toutes les activités de cette entreprise chinoise et a par la suite demandé au chef de division provinciale des mines de la Tshopo, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que tous ces minerais soient confisqués dans le respect des dispositions légales et règlementaires en la matière.
« Il appartient désormais au Gouverneur de la Province de la Tshopo de prendre ses responsabilités pour faire respecter cette décision en enjoignant à cette entreprise d’évacuer sans délais tous ces dragues robotisés vers Kisangani », a pour sa part expliqué la ministre de l’environnement, Eve Bazaiba.
Pour rappel, en janvier 2022, Eve Bazaiba effectuait déjà une descente sur terrain à Basoko, pour s’enquérir de la situation de la pollution des eaux de rivière Arwimi.
Plus de 100 mille ménages affectés
En février de l’année dernière, le Réseau d’Informations d’Appui aux ONG (RIAO-RDC), alertait les autorités locales suite aux activités « illégales » de Xiang Jiang Mining qui affectaient plus de 100 mille ménages.
Le Président du Conseil d’administration de cette organisation de la société civile, Jean-François Mombia, révélait que la situation de pollution « perdurait depuis deux ans et les communautés locales impuissantes face à cette société chinois qui bénéficierait de la protection au plus au niveau du pays n’ont que leurs yeux pour constater l’absence de l’Etat ».
Plusieurs cas de maladies hydriques et la perte d’espèces aquatiques, avaient été enregistrés dans les villages Lioto, Liambe et Yangonde.
« L’eau a totalement changé de couleur devenant rougeâtre, les épidémies de diarrhée sont devenues récurrentes en aval de Basoko où l’exploitation a lieu, la pêche est devenue quasiment impossible vu que la pollution a presque décimé les poissons dont on voit les cadavres flottés sur l’eau. Que l’Etat prenne en considération les desiderata des communautés de Lioto, Liambe, Yangonde et Kpelekpele », expliquait Jean-Francois Mombia.
Monge Junior Diama