La République Démocratique du Congo tient à combattre la contrebande dans le secteur minier, plus particulièrement, celui du cobalt où ce phénomène est à son paroxysme. Le ministre congolais des finances – lors de la dernière édition du FT Commodities Global Summit 2022 – a expliqué que l’obtention de la certification de l’EGC aidera à mieux gérer la « contrebande du cobalt ».
« L’EGC vise à mieux gérer la contrebande de cobalt, et il y a un problème dans ce domaine parce que ce qui se passe actuellement dans ce secteur est en dessous de toutes les normes – normes sociales, normes environnementales. Par conséquent, nous n’obtenons pas la valeur du cobalt. Nous sommes le premier producteur de cobalt, la première réserve de cobalt. Nous constatons une augmentation de la demande de cobalt au niveau mondial, mais nous continuons à voir le prix baisser parce que nous ne sommes pas capables de le gérer en conséquence. C’est pourquoi il est très important d’obtenir la certification de l’EGC, ce qui a pris beaucoup de temps. Nous devons accélérer les choses », avait-il déclaré.
La RDC venait de ratifier un accord avec le gouvernement zambien, sous l’égide des États-Unis d’Amérique. L’objectif de cette coopération à long terme est de mettre en place une chaîne d’approvisionnement complète en batteries au Congo et qui sera conjointement gérée par ces deux pays signataires de l’accord. Nicolas Kazadi, l’argentier congolais, estime que la RDC « ne peut pas manquer ce rendez-vous ».
« Nous sommes à la croisée des chemins. Si nous manquons ce rendez-vous, ce sera comme si nous manquions notre développement. Vous savez que l’étude Bloomberg réalisée il y a un ou deux ans… a montré très clairement que nous disposons d’un avantage comparatif. Il est plus rentable de fabriquer ces batteries localement qu’aux États-Unis ou en Chine. Nous devons donc tirer parti de cet avantage. Et jusqu’à présent, tout se passe très bien. Nous avons créé le Conseil congolais de la Batterie, une entité qui est chargée de cela », a-t-il expliqué.
Il poursuit en relevant le fait que l’économie congolaise se porte mieux aujourd’hui et que dans ce contexte, ce projet d’usine de fabrication locale des batteries ajouterait un plus au pays.
« Nous sommes en train de concevoir un plan directeur pour savoir exactement quels sont les besoins – investissements privés, investissements publics, et tous les besoins qui mèneront à cela. C’est quelque chose qui peut changer complètement l’économie parce que, maintenant, les revenus augmentent. La production augmente. Le PIB augmente ».
Et d’ajouter : « L’année dernière, nous avons été l’économie à la croissance la plus rapide d’Afrique, mais nous ne constatons pas de recul de la pauvreté. La pauvreté reste très élevée. Même si la pauvreté moyenne diminue, le nombre de pauvres continue d’augmenter. Le seul moyen de changer cette situation est d’opérer une transformation, une transformation locale ».
Emmanuel Lufiauluisu