Le différend entre l’entreprise minière étatique GECAMINES et le géant chinois CMOC, a récemment pris fin, suite à un accord trouvé entre les deux parties après neuf mois de bras de fer sur la question relative au dossier du « paiement des redevances minières » de l’opération de Tenke Fungurume.
Détenu en grande partie par la société minière chinoise, CMOC, qui représente 80% des parts, et à 20% par la GECAMINES, Tenke Fungurume a continué à produire la batterie et le métal aérospatial après le retrait de ses permis d’exportation en juillet 2022.
Cette production qui a duré pratiquement neuf mois, laisse désormais place à un futur boom sur le marché de cobalt, car à en croire les informations parvenues à la rédaction de MINES.CD, en neuf mois, Tenke Fungurume a produit le stock d’au moins 16 000 tonnes d’hydroxyde de cobalt non-exportées, et qui sont susceptibles d’exercer une pression supplémentaire sur les prix du cobalt déjà en baisse de 75 % depuis le pic d’il y a un an pour se négocier en dessous de 20 000 dollars américains la tonne.
A ce jour, selon un récent rapport du ministère de commerce extérieur, le prix de la tonne du cobalt subit également une légère baisse sur le marché international, la tonne du cobalt de la République démocratique du Congo se négocie actuellement à 34.243,60 de dollars américains, au cours de la période allant du 24 au 29 avril, contre 34.256,00 dollars américains, la semaine dernière.
Par conséquent, en cas d’exportation totale de ses 16 000 tonnes de cobalt gardées depuis trois trimestres, le CMOC à travers sa filiale de Tenke Fungurume devra empocher un total de 547 897 600 de dollars américains, conformément au prix actuel sur le marché mondial de cobalt.
Des accusations de fraude contre CMOC
En juillet 2022, la GECAMINES accusait le géant chinois CMOC d’avoir « volontairement sous-estimé les réserves minérales du projet afin de payer moins de redevances, et lui devrait jusqu’à 7,6 milliards de dollars américains ». Et malgré le fait que la GECAMINES a obtenu justice après la nomination d’un nouveau administrateur provisoire pour la mine, CMOC avait « refusé » à ce dernier l’accès au site, selon des informations confiées à l’époque à MINES.CD par les proches de cet adminsitrateur.
Par conséquent, poursuit la même source, il avait donc ordonné l’interdiction des exportations à Tenke Fungurume, une mesure en vigueur depuis 9 mois et qui a entrainé le stockage à la mine de plusieurs centaines de millions de dollars principalement de cobalt.
La fin du bras de fer entre la GECAMINES et la CMOC, intervient au moment où le géant chinois doit conclure de manière progressive un projet de 2,5 milliards de dollars américains destinés à augmenter de 200 000 tonnes la production de cuivre et de 17 000 tonnes celle de cobalt à Tenke Fungurume. L’ouvrant ainsi la grande porte pour détrôner le géant anglo-suisse Glencore de son fauteuil de premier producteur de cobalt au monde.
Monge Junior Diama