Le groupe canadien de réflexion privé – produisant des études sur des thèmes de société au service des décideurs – Fraser Institute, a publié son classement annuel édition 2022 dénommé « Annual Survey of Mining Companies », de l’indice d’attractivité des investissements miniers dans le monde, dans lequel une soixantaine de pays et territoires mondiaux ont été évalués en fonction de leur potentiel et de leurs politique mises en places pour attirer les investisseurs.
Selon le classement du think tank canadien, le Botswana se positionne en tête de la liste des pays le plus attractif en termes d’investissements miniers sur le continent africain. En même temps, le Botswana occupe la dixième place à l’échelle internationale sur ces deux indicateurs et la deuxième mondiale sur la politique minière. Il est d’ailleurs le seul pays africain à figurer dans le top 10 de ce classement mondial.
D’après Fraser Institute cet État d’Afrique australe attire les entreprises minières grâce à la « diminution des inquiétudes » liées à l’incertitude concernant les zones protégées, les infrastructures, la stabilité politique, la main d’œuvre, la règlementation du travail et les accords sur l’emploi.
« L’indice global d’attractivité des investissements est construit en combinant l’indice du potentiel minier des meilleures pratiques, qui évalue les régions en fonction de leur attractivité géologique, et l’indice de perception de la politique, un indice composite qui mesure les effets de la politique gouvernementale sur les attitudes à l’égard de l’investissement dans l’exploration », a brièvement expliqué le groupe de réflexion canadien.
Longtemps leader incontestable, le Maroc qui était premier en Afrique et deuxième mondial dans le classement de 2021, en termes de politique minière, a été détrôné par le Botswana. Le royaume situé au Nord-ouest de l’Afrique, a enregistré une forte régression dans le classement de l’année dernière, en perdant 15 place en un an, et actuellement ne se classe qu’à la dix-septième place dans le monde.
« Les investisseurs ont exprimé des préoccupations accrues quant à l’incertitude de l’administration et de l’application des réglementations existantes, les réglementations du travail et les accords d’emploi, l’incertitude concernant les revendications foncières contestées, les accords socio-économiques et les conditions économiques et de développement communautaire », a expliqué Fraser Institute.
Côte d’ivoire, Namibie, RDC … ces pays qui complètent le top 10 africain
Venant logiquement derrière le Botswana et son dauphin le Maroc ; la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, et le Ghana sont respectivement classés troisième, quatrième et cinquième. La Namibie, le Mali, la Guinée Conakry, la Tanzanie ainsi que la République démocratique du Congo ferment les marches du top 10 en Afrique.
Par ailleurs, le rapport de Fraser Institute a révélé qu’actuellement, les investisseurs accordent de plus en plus d’intérêt à la politique minière au-delà des ressources minérales.
Cette réalité s’explique par le fait que, l’Afrique compte en elle seule, 8 des 10 pays les moins attractifs au monde, dont le Zimbabwe, le Soudan du Sud, l’Angola, la Zambie, l’Afrique du Sud, la République démocratique du Congo, la Guinée et la Tanzanie – représentant pratiquement le double de celui de 2021 – un classement dans lequel l’Afrique n’avait que le Zimbabwe, la République démocratique du Congo, le Mali, l’Afrique du Sud, comme nations figurant au bas du classement.
Malgré leurs différentes richesses, il est reproché à ces pays africains une politique minière « insuffisante ».
Le score médian de l’Afrique dans l’indice d’attractivité des investissements a augmenté de 2,4 points cette année. Avec un score médian de 54,25, l’Afrique est la troisième région la moins attrayante pour les investissements miniers, si l’on tient compte à la fois du potentiel minéral et de la politique, selon les compagnies minières, concluait Fraser Institute.
Monge Junior Diama