Dans le cadre des préparatifs de l’arrivée, dans les prochains jours en Chine, du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, la ministre congolaise des mines, Antoinette N’samba Kalambayi séjourne depuis le vendredi 19 mai dernier, dans la ville chinoise de Beijing.
Depuis son arrivée en terre chinoise, la ministre Antoinette N’samba est très sollicitée par les dirigeants directs de toutes les entreprises chinoises qui opèrent en République démocratique du Congo pour traiter de vive voix avec elle sur des nombreuses questions liant les deux parties.
Selon les informations recoupées par MINES.CD auprès des sources du ministère des mines, les délégations se bousculent les une après les autres au quartier général d’Antoinette N’samba Kalambayi installé à Pékin, pour échanger avec cette dernière et au besoin, dissiper le malentendu sur des termes qui
risqueraient d’empoisonner les relations entre les deux parties.
« La question sur le 0.3% a été abordée et surtout la levée de l’interdiction d’exportation infligée à TFM », ont indiqué des sources ministérielles.
Sun Ruiwen, président-directeur général de CMOC – un grand groupe chinois qui finance les activités minières de Tenke Fungurume en RDC – était le premier chef d’entreprise a échangé avec la ministre congolaise des mines, qui l’a rassuré de la volonté de Félix-Antoine Tshisekedi et du gouvernement congolais qui tiennent à « maintenir la coopération avec son entreprise ».
« La preuve en est que la suspension des exportations de TFM a été levée et à ce jour ils peuvent reprendre avec ce qui était leur quotidien », ont ajouté les mêmes sources.
« CMOC travaillera toujours au côté du peuple congolais »
Profitant de cette rencontre, Antoinette N’samba Kalambayi a invité le patron de CMOC – dont le groupe exploite déjà du nickel au Brésil – à déployer aussi son expertise dans l’exploitation de nickel en République démocratique du Congo qui regorge de très grandes quantités de ce produit inexploitées dans le Kasaï.
Pour sa part, le numéro un de CMOC a rassuré la ministre des Mines, de la prise en compte de sa demande sur le nickel du Kasaï et qu’en plus de la création des deux centrales hydroélectrique et photo-voltaique qui permettront à TFM de faire passer sa production actuelle évaluée à 250.000 tonnes de cuivre à 600.000 tonnes l’année prochaine et pour le cobalt de 20.000 tonnes à 60.000 tonnes l’année prochaine.
Sun Ruiwen a également indiqué que son groupe travaillera toujours au côté du peuple congolais représenté par son dynamique Président de la République à qu’il a souhaité « bonne chance à toutes ses politiques publiques ».
Tenue de la réunion de la Commission mixte sur la coopération sino-congolaise
Dans la capitale chinoise, à Pékin, plusieurs officiels de la République démocratique du Congo – en équipe d’avance – ont tenu leur première réunion d’avant l’arrivée de Félix Tshisekedi.
Il s’agissait de la réunion de la Commission mixte sur la coopération globale et partenariat stratégique entre la Chine et la République démocratique du Congo.
Le vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères, Christophe Lutundula ; la ministre des Mines, Antoinette N’samba Kalambayi ; le ministre du Numérique, Eberande Kolongele ; la vice-Première et ministre de l’Environnement, Eve Bazaiba ; ainsi que le directeur de cabinet adjoint du Chef de l’État en charge des questions économiques, André Wameso, avaient pris part à cette rencontre.
Tshisekedi attendu à Pékin pour des nouveaux accords avec la Chine
Dans le cadre de la revisitation du contrat sino-congolais signé entre le gouvernement congolais et un groupe d’entreprises chinoises en 2008, le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, effectue ce mercredi 24 mai, sa première visite en Chine depuis son accession à la magistrature suprême en janvier 2019.
Souhaitant le rééquilibrage de quelques contrats signés avec Pékin, Felix-Antoine Tshisekedi cible particulièrement le contrat « minerais contre infrastructure » signé il y a 15 ans, par son prédécesseur, Joseph Kabila. Cet accord chiffré à plus de 6,2 milliards de dollars américains prévoyaient un financement des projets d’infrastructures en République démocratique du Congo – en utilisant le produit d’une mine de cuivre et de cobalt – par des entreprises publiques chinoises.
Selon plusieurs indiscrétions et des sources proches de la présidence congolaise approchées par MINES.CD, ce voyage de Félix Tshisekedi se veut une « opportunité » pour les deux pays de consolider leur coopération tant économique que politique. « Il ne sera nullement question de tourner le dos à la Chine par contre, une réelle volonté de ces deux pays, de raffermir les liens et de partir sur une nouvelle base », nous expliquait un haut responsable congolais et membre du comité stratégique qui table sur cette révision.
Monge Junior Diama