Le ministre des affaires étrangères, Christophe Lutundula, accompagnant le président Félix Tshisekedi en chine, a fait savoir que la visite d’État du numéro un des congolais est placé sous les signes de la « revitalisation » de la coopération entre ces deux États.
En effet, Félix Tshisekedi a entamé depuis mercredi 24 mai, une visite officielle de 4 jours en Chine, soit jusqu’au 28 mai. S’adressant à la presse, le ministre Lutundula a révélé les contours de cette visite.
« Je dis revitalisation parce qu’on peut séquencer nos relations en 3 phases : la visite du président Mobutu marquée par des projets précis comme le Palais du peuple, le Stade des Martyrs. Quand le président Mobutu est parti, il y a eu une sorte de gel. Et plus tard, avec Joseph Kabila, il y a eu un dégel. Vous avez eu, par exemple, les travaux des boulevards du 30 juin, Lumumba, jusqu’à l’aéroport de N’Djili. Vous avez tous les chantiers et d’autres qui poussaient encore », a fait savoir Christophe Lutundula.
Il a poursuivi en expliquant qu’« il y a eu un plan avec au centre, ce qu’on avait appelé le contrat du siècle : échange des produits miniers contre projets de développement économique. Mais, il faut dire que quand le président Tshisekedi arrive, la coopération (est) mise en veilleuse, des contentieux sont intervenus surtout autour de la Sicomines et de Tenke Fungurume mining (TFM) ».
Le patron de la diplomatie congolaise a rappelé que « pendant 5 ans, la commission mixte qui est le mécanisme chargé de revigorer la coopération, évaluer les initiatives communes, les projets ne siégeait pas».
« C’est à peine maintenant que la commission venait de siéger ici. Ils ont commencé à faire des travaux, depuis que je suis au ministère », a-t-il rappelé.
Renégociation du contrat du siècle
« On est là pour poser, de manière globale, non seulement la question de rééquilibrage (du contrat dit du siècle) mais aussi celle du comportement général des entreprises Chinoises au Congo. Bien évidemment, la Chine n’est pas seule, il y a bien d’autres pays avec lesquels, sur les mêmes problèmes. Des entreprises qui doivent contribuer à la valorisation des richesses nationales, nous avons dit aux Chinois que nous accordons la plus haute importance à la chaîne de valeur de nos ressources naturelles, c’est-à-dire qu’il doit y avoir qui promeuvent l’exploration, l’exploitation, la production de nos ressources », a expliqué le ministre C. Lutundula.
Lutundula a également laissé entendre que la Chine n’est plus qu’un partenaire privilégié de la RDC, mais plus loin un partenaire « traditionnel ».
« Nous n’avons plus au Congo, des partenariats privilégiés, mais plutôt des partenaires traditionnels avec lesquels nous traitons de beaucoup de choses », a-t-il dit.
Et il a ajouté qu’au Congo il existe bel et bien, « un cadre général de coopération, nous n’avons pas un accord-cadre de coopération systématique ».
Par ailleurs, Lutundula a annoncé pour les jours à venir, la mise en place d’un mémorandum d’entente qui va réglementer les relations sino-congolaises.
« Nous avons décidé et je vais signer avec mon collègue de Commerce extérieur, dans quelques jours, un mémorandum d’entente qui réglemente, qui permette d’impliquer l’officiel, l’Etat congolais dans les relations entre nos pays et les entreprises chinoises », a-t-il annoncé.
Concernant cette visite d’État du président de la République en Chine, il s’est fait accompagné des certains ministres et de ses proches conseillers qui devront lui faire rapport plus régulièrement.
« C’est ce 24 mai au soir, que le Président Felix Tshisekedi arrive à Pékin. Le 25, c’est une phase un peu de briefing avec nous. Nous lui ferons des rapports parce que ça fait quand même un temps qu’on est là et puis on est nombreux : le vice-Premier ministre de la Défense est là, les ministres d’État aux infrastructures, environnement, les ministres des Finances, du Numérique et des Mines. Et le 26, c’est là qu’ il y a toute la solennité de la visite avec une rencontre avec son homologue, le Premier ministre chinois, leur assemblée et autres », a conclu, C. Lutundula.
Emmanuel Lufiauluisu