La République Démocratique du Congo mène des tractations pour aboutir à la renégociation de l’accord sino-congolais signé en 2008, ce contrat « léonin » fera l’objet des discussions entre l’État congolais et la partie chinoise représentée par le groupement d’entreprises chinoises (GEC) dans les jours à venir.
La rédaction de MINES.CD a animé la semaine dernière un space sur Twitter dans lequel maître Georges Kapiamba, un des acteurs de la société civile congolaise qui participent aux travaux préparatoires de cette renégociation, a expliqué les contours de ce contrat.
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D’après cet acteur de la société civile congolaise, l’État congolais ne pouvait pas se permettre de résilier ce contrat voire nationaliser la SICOMINES de risque d’être un « manque à gagner énorme pour la partie congolaise ».
« Non mais faudrait pas qu’on donne une image d’un État voyou, ces gens là (chinois) on peut tout dire grâce à leur action ont mobilisé pour pour la RDC, selon leur propre déclaration plus de 5 milliards USD, dont une grande partie a été jetée dans la construction de l’outil de production qui reviendra plus tard après 25 ans à la Gécamines et donc nous ne pouvons pas nous réveiller du jour au lendemain dès lors qu’il y a des actes juridiques qui nous relis à l’État chinois provoquer ce genre de crise », a expliqué G. Kapiamba.
Les dessous des cartes du contrat Sino-congolais
En signant ce contrat d’échange « minerais contre infrastructures », la RDC se liait avec la Chine sur des questions politiques et diplomatiques.
« Il ne faut pas oublier qu’en dehors du projet SICOMINES, la RDC travaille avec la Chine sur d’autres projets que si on ne fait pas attention elle risquerait aussi d’en pâtir dangereusement. La Chine est aussi un des alliés réels de la RDC au niveau du conseil de sécurité de l’ONU, vous n’avez qu’à suivre les débats sur la guerre de l’Est. La Chine est restée du côté de la RDC jusqu’à ce jour. Et donc l’option de nationalisation, elle a été proposée par certains de nos collègues de la société civile mais même nous nous étions finalement rétracté pour dire qu’elle était vraiment suicidaire pour les intérêts de la RDC », a-t-il poursuivi.
Le président Tshisekedi venait d’effectuer une visite d’État en Chine. Cette question a été également abordée et Kinshasa dit tenir à un deal « d’État à État ».
« Les négociations sur une refonte de l’accord se déroulent à merveille et devraient être achevées d’ici la fin de l’année. Le Congo veut que l’accord soit d’État à État, et non entre le Congo et les entreprises », avait déclarait Eric Nyindu, directeur de cabinet du président Tshisekedi.