Connu mondialement comme étant l’actuel président non exécutif de Fortescue Metals Group (FMG) et possédant d’autres intérêts dans l’industrie minière ainsi que dans les stations de bétail, l’homme d’affaires australien, John Andrew Henry Forrest – initiateur d’un projet d’hydroélectricité et d’hydrogène vert qui devrait être le plus gros investissement en Afrique à ce jour – a affirmé ne pas vouloir attendre « éternellement » la signature d’un accord avec la République démocratique du Congo dans le cadre du susdit projet.
Selon les informations recueillies par MINES.CD, ce projet d’hydroélectricité et d’hydrogène vert de développement sur le fleuve Congo devrait produire environ 40 gigawatts d’électricité. Cette production serait similaire à près d’un quart de la capacité totale actuelle sur le continent africain.
Dans une interview livrée mardi à la presse, l’homme d’affaires australien a annoncé que le début de construction de ce projet aura lieu près d’une année et demie après la signature d’un accord avec la République démocratique du Congo ; tout en laissant planer le suspens quant au capital qui sera investi par son entreprise.
Cependant, il y a dix ans, la Société financière internationale, branche de prêt privée de la Banque mondiale, estimait le coût du projet à 80 milliards de dollars américains .
« La meilleure façon de faire est d’avoir une collaboration d’investisseurs ou de partenaires. Nous avons clairement indiqué aux chinois, aux européens, aux américains et aux autres entreprises asiatiques qu’il s’agit d’un projet d’importance mondiale. Nous pouvons fournir la gestion experte sur laquelle ils comptent pour mener à bien le projet », a déclaré John Andrew Henry Forrest.
La plus grande source d’énergie renouvelable au monde
Grand Inga devra être la plus grande source planétaire d’énergie renouvelable, avec environ le double de la capacité du barrage des Trois Gorges en Chine, actuellement la plus grande centrale hydroélectrique du monde.
Alors que selon les estimations de la Banque mondiale, en République démocratique du Congo, seulement le « un cinquième » de ses 100 millions d’habitants a accès à l’électricité, la construction de projet devrait contribuer aussi à améliorer l’accès à l’électricité au pays mais également en Afrique subsaharienne, où plus de la moitié de la population n’est pas connectée au réseau électrique.
En marge de la conférence Bloomberg New Economy Gateway à Marrakech, au Maroc, John Andrew Henry Forrest a indiqué que Grand Inga pourrait être presque le double de la taille actuelle prévue, mais ils ont réduit la production afin de s’assurer de la protection entière de l’environnement.
« Le développement serait le plus grand projet en Afrique ce jour. Nous voulons le faire sur une base collaborative […] Mais nous ne pouvons pas attendre éternellement », a-t-il ajouté.
En début d’année, Kinshasa avait déjà fait savoir qu’il souhaitait que Fortescue permette à d’autres investisseurs, notamment africains, « d’entrer dans le projet et envisagait de revoir à la baisse ses ambitions afin d’accélérer le développement ».
Décembre 2023, date limite pour parvenir à un accord avec le gouvernement
Questionné sur l’estimation des coûts de 80 milliards de dollars américains, l’homme d’affaires australien a déclaré : « une fois que vous avez ajouté toutes les formidables opportunités économiques, l’énorme croissance qui en découlera, le fait que nous allouons 12 gigawatts aux communautés elles-mêmes, ce qui va vraiment électrifier le bassin du Congo, cela pourrait être dans cette région ».
Avant de renchérir ses propos en affirmant que les entreprises qui décollent, l’électrification du bassin du Congo plus son investissement seront au moins autant sinon beaucoup plus.
« Si l’encre ne va pas sur ce contrat cette année, alors nous devons informer le président qu’il y a trop d’autres pays », a expliqué John Andrew Henry Forrest.
Monge Junior Diama