Une étude a révélé que plus d’une tonne d’or artisanal échappe au circuit officiel d’exportation dans le secteur d’artisanat de la province du Sud-Kivu, à cause de la fraude persistante et d’autres éléments complexes, ont renseigné des experts lundi 3 juillet.
Selon des statistiques établies par ces experts lors d’une discussion à Bukavu entre la délégation du conseil d’administration de Primera Gold — entreprise du portefeuille de l’Etat gérée en majorité par les émiratis et dont l’activité principale est l’exportation de l’or artisanal — et les négociants d’or du Sud-Kivu. Ces discussions ont eu essentiellement pour objet de trouver des solutions à cette évasion de l’or congolais.
Au cours de ces échanges, les négociants d’or du Sud-Kivu ont fait savoir leurs principales difficultés rencontrées dans l’exercice de leurs activités sur terrain et qui poussent certains de leurs collaborateurs à se détourner du canal officiel.
Pour sa part, Malengera Maya, président des négociants du Sud-Kivu a formulé quelques pistes de solution à savoir « offrir un bon prix aux négociants ».
« Si Primera achète à un prix moins cher par rapport aux autres sur le marché. Les négociants auront tendance à ne pas venir et ça nous ramènerait dans l’ancien circuit qui consistait à aller vendre l’or dans les pays étrangers. Voilà pourquoi on a voulu que Primera améliore son prix », a-t-il proposé.
De l’autre côté, le président du conseil d’administration de Primera Gold, Vagheni Pay-Pay, a promis d’apporter des réponses aux problèmes que rencontrent les négociants.
« Tout tourne toujours autour de la fraude. Jusqu’à aujourd’hui, il y a des acteurs qui n’arrivent toujours pas à respecter les prix officiels tels qu’ils sont fixés sur le marché. Cela crée une certaine spéculation. Mais nous y travaillons. Et nous allons apporter des solutions », a-t-il affirmé.
Pour l’ensemble de l’an 2022, le secteur artisanal a réalisé 34 kilos pour la province du Sud-Kivu. Puis la même province a exporté plus d’une tonne d’or artisanal en six mois cette année, selon ces experts.
Enfin, les dirigeants de Primera Gold pensent que le Sud-kivu est en mesure d’exporter un minimum d’une tonne par mois avec tous les gisements aurifères dont elle dispose. Toutefois, des ONGs appellent d’abord à revoir l’accord portant création de Primera Gold, jugé d’opaque.
Emmanuel Lufiauluisu