Lors d’une intervention devant le Conseil de sécurité de l’ONU, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a dénoncé avec force l’agression rwandaise contre son pays. Elle a accusé Kigali de vouloir s’emparer des riches ressources minières de la RDC.
« Cette crise est liée au pillage aux ressources minières de la RDC », a-t-elle affirmé. « Ce commerce illicite finance les activités criminelles du Rwanda et du M23. » Selon la ministre, l’objectif de Kigali est clair : s’enrichir en exploitant les richesses du Congo.
Kayikwamba a également dénoncé les violations des droits de l’homme commises par les forces rwandaises et le M23. Elle a évoqué le cas du général Peter Cirimwami, assassiné par les Rwandais, et celui des civils pris en otage. « Les humanitaires sont pris en otage », a-t-elle alerté, soulignant la gravité de la situation humanitaire dans l’est du pays.
La ministre congolaise a appelé le Conseil de sécurité à agir avec fermeté en invoquant le chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Elle a demandé l’imposition de sanctions ciblées contre les responsables politiques et militaires rwandais impliqués dans l’agression, ainsi qu’un embargo sur les exportations de minerais en provenance du Rwanda. « Chaque jour de retard alimente l’agresseur », a-t-elle averti.
Kayikwamba a également dénoncé les promesses non tenues du Rwanda, rappelant que Kigali avait signé des accords de paix mais les avait systématiquement violés. « Chaque engagement pris par le Rwanda à Luanda a été piétiné », a-t-elle souligné.
Enfin, la ministre congolaise a mis en garde contre les conséquences régionales de ce conflit. « Cette attaque vise l’Afrique toute entière », a-t-elle déclaré. En effet, la déstabilisation de la RDC pourrait avoir des répercussions sur toute la région des Grands Lacs, selon elle.
Pierre Kabakila