Vrai ou faux ? Dieu seul sait. Apple se retrouve aujourd’hui au coeur d’une polémique liée à l’origine des minerais utilisés dans ses appareils électroniques. Des plaintes déposées par la République Démocratique du Congo (RDC) accusent la firme de Cupertino de recel de crimes de guerre, en raison de l’utilisation présumée de minerais dits « minerais de sang », provenant de régions en conflit de la RDC et du Rwanda.
Face à ces accusations, Apple indique avoir pris soin d’informer ses fournisseurs qu’ils « devaient suspendre l’approvisionnement en étain, tantale, tungstène et or en provenance de la RDC et du Rwanda », mais sans préciser clairement quand ces instructions ont été données, expliquant seulement l’avoir fait, rapporte le média français Le Monde. « Nous avons pris cette mesure car nous craignions qu’il ne soit plus possible pour les auditeurs indépendants ou les mécanismes de certification du secteur d’effectuer les contrôles requis pour respecter nos normes élevées », explique le communiqué de la firme de Cupertino.
Cette décision intervient après une intensification des conflits dans la région et des difficultés croissantes pour garantir la traçabilité des minerais. La firme californienne affirme ainsi vouloir respecter ses normes éthiques élevées en matière d’approvisionnement.
Cependant, les ONG et les experts restent sceptiques. Ils soulignent que cette décision ne suffit pas à effacer le passé et appellent à une transparence totale de la part d’Apple.
En attendant, la RDC continue de réclamer justice et réparation pour les dommages causés par l’exploitation illégale de ses ressources naturelles.
L’affaire Apple pourrait ainsi ouvrir la voie à de nouvelles réglementations internationales visant à garantir une exploitation minière responsable et à lutter contre les conflits liés aux ressources naturelles.
Pierre Kabakila