Une délégation des autorités de la République démocratique du Congo (RDC) se rendra prochainement à Washington, D.C., pour des discussions de haut niveau sur un éventuel partenariat stratégique autour des minerais critiques. L’annonce a été faite par Aaron Poynton, président du Conseil commercial Afrique-États-Unis (A-USA Business Council), dans une correspondance adressée à Chris Smith, responsable de la sous-commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants en charge de l’Afrique.
Selon Aaron Poynton, cette visite représente une opportunité unique de concrétiser des engagements susceptibles de redéfinir la présence américaine en Afrique. Il plaide pour un cadre garantissant une extraction minière responsable, tout en renforçant les partenariats économiques et la sécurité nationale des États-Unis.
Vers l’implication du président Tshisekedi
Poynton a également souligné que les prochaines réunions pourraient impliquer directement le président Félix Tshisekedi. L’objectif serait d’élaborer des mécanismes alignant les intérêts stratégiques des deux nations. Selon lui, alors que l’Afrique, et en particulier la RDC, reste sous forte influence chinoise dans le secteur des minerais stratégiques, les États-Unis doivent jouer un rôle plus actif.
Le dessous du contrat « minerais contre sécurité »
Riche en cobalt, lithium et autres minerais essentiels aux technologies avancées, la RDC cherche à diversifier ses partenariats et à renforcer la stabilité dans sa partie Est, en proie aux conflits armés, notamment avec la rébellion du M23/AFC soutenue par le Rwanda. Kinshasa espère conclure un accord avec Washington, qui lui garantirait un appui sécuritaire en échange d’un accès privilégié aux ressources minières stratégiques.
Si un tel accord venait à être signé, il pourrait rebattre les cartes des rapports de force dans la région et sur le continent, en modifiant les dynamiques d’influence entre grandes puissances.
Daniel Bawuna