Lancés en novembre 2019 à Kalera Gare, village situé à plus de 300 km de Lubumbashi, les travaux de construction de la centrale hydroélectrique de Sombwe, dans la rivière Lufira, vont bon train. Dans un entretien accordé ce mercredi 1er juin 2022 à MINES.CD, Éric Monga, charmain de KIPAY Energy – producteur d’électricité privé en RDC axé uniquement sur les énergies renouvelables – a confié que la construction de l’ouvrage ne peut commencer que quand la route qui mène vers le site est accessible. Longue de 75km, les travaux de la route qui mène au site, espère Éric Monga, pourraient s’achever durant la saison sèche.
« Nous sommes en train d’avancer avec notre route vers le site qui est quand même de 75km et nous construisons l’ouvrage mais le plus important pour nous, nous avons beaucoup engagé de discussion avec les communautés locales pour le développement durable et tout ceci se passe en partenariat avec l’ICCN avec lequel nous travaillons main dans la main. La construction de l’ouvrage ne peut commencer que quand il y a accès sur le site et pour cela il faut une route. Elle quand même de 75km de la route nationale et nous croyons qu’avec la saison sèche, nous pouvons atteindre quasiment le site », a expliqué l’initiateur de ce projet, Éric Monga.
Pour le précurseur de ce projet pilote 100% congolais, Éric Monga, au moins 160 mégawats seront produits à l’aide d’un mixte énergétique et solaire. En attendant, le cap est mis sur le solaire.
« Nous allons produire, avec le mixte énergétique et le solaire, nous allons faire à peu près 160 mégawats. En première phase nous allons plus avancer avec le solaire parce que la demande est quand même assez grande pour notre économie mais aussi pour le social des populations des grands centres urbains et parallèlement nous continuons avec les travaux d’accès qui vont commencer directement avec les travaux de construction », confie-t-il à MINES.CD.
La centrale hydroélectrique de Sombwe sera érigée sur le bassin versant de la rivière Lufira. Une fois achevée, au quatrième trimestre de l’année 2024, elle va produire 125 mégawatts d’électricité pour alimenter les opérateurs miniers et des ménages à travers le réseau de la Société nationale de l’électricité (SNEL).
Pour y parvenir, Kipay Energie & Investments a prévu de se connecter au réseau interconnecté de la SNEL en construisant (entre novembre 2020 et mars 2023) une ligne de transmission haute tension de 200 kilomètres, reliant Sombwe à Fungurume.
A en croire Eric Monga, plus de 100 000 ménages longeant cette ligne de transmission vont bénéficier de cette électricité, sans compter les abonnés de trois provinces, à savoir : Lualaba, Tanganyika et Haut-Katanga. Un partenariat devra être signé à cet effet entre Kipay Energy & Investments et la SNEL en vue de la commercialisation de l’électricité produite par Sombwe.
Le déficit énergétique du Grand Katanga est estimé actuellement à 1 000 mégawatts. À cela s’ajoute le fait que la demande ne cesse d’accroître au fur et à mesure que des projets miniers et autres industriels se développent. À titre d’exemple, Ivanhoe Mines aura besoin d’environ 270 mégawatts pour tourner à plein régime. D’autres entreprises minières telles que Tenke Fungurume, Kamoto Cooper Company (KCC) sans oublier la Gécamines subissent également les effets de ce déficit énergétique.
Toutes étant intéressées, autant que les PME et les ménages, elles sont des potentiels acheteurs de 150 mégawatts de l’électricité qui seront produits par la centrale hydroélectrique de Sombwe.