Le Président congolais, Félix Tshisekedi, est attendu ce 24 mai en Chine, pour rencontrer son homologue chinois, Xi Jinping. Dans la capitale chinoise, à Pékin, plusieurs officiels de la République démocratique du Congo – en équipe d’avance – ont tenu leur première réunion d’avant l’arrivée de Félix Tshisekedi.
Il s’agit de la réunion de la Commission mixte sur la coopération globale et partenariat stratégique entre la Chine et la RDC. Ils ont pris part à cette rencontre, le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères, la ministre des mines, le ministre du numérique, la vice-première ministre de l’environnement et le directeur de cabinet adjoint de Tshisekedi en charge des questions économiques.
Dans le cadre de la revisitation du contrat sino-congolais signé entre le gouvernement congolais et un groupe d’entreprises chinoises en 2008, le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, effectuera fin mai, sa première visite en Chine depuis son accession à la magistrature suprême en janvier 2019.
Souhaitant le rééquilibrage de quelques contrats signés avec Pékin, Felix-Antoine Tshisekedi cible particulièrement le contrat « minerais contre infrastructure » signé il y a 15 ans, par son prédécesseur, Joseph Kabila. Cet accord chiffré à plus de 6,2 milliards de dollars américains prévoyaient un financement des projets d’infrastructures en République démocratique du Congo – en utilisant le produit d’une mine de cuivre et de cobalt – par des entreprises publiques chinoises.
Selon plusieurs indiscrétions et des sources proches de la présidence congolaise approchées par MINES.CD, ce voyage de Félix Tshisekedi se veut une « opportunité » pour les deux pays de consolider leur coopération tant économique que politique. « Il ne sera nullement question de tourner le dos à la Chine par contre, une réelle volonté de ces deux pays, de raffermir les liens et de partir sur une nouvelle base », nous expliquait un haut responsable congolais et membre du comité stratégique qui table sur cette révision.
Prenant part au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, au mois de janvier dernier, le Chef de l’État congolais, s’était déjà montré très critique envers ce contrat.
« Les Chinois, ils ont fait beaucoup d’argent et ont fait beaucoup de profit grâce à ce contrat […] Maintenant, notre besoin est simplement de rééquilibrer les choses de manière à ce que cela devienne gagnant-gagnant. », déclarait-il.
Dans son rapport publié le 15 février dernier, relatif à l’étude menée sur le contrat sino-congolais, l’Inspection générale des finances (IGF) révélait le déséquilibre existant dans ledit contrat, qui selon elle était plus bénéfique à la Chine, au détriment de la République démocratique du Congo.
À cet effet, dans ses conclusions, l’IGF avait entre autres révélé que les minerais extraits du sous-sol congolais « pouvaient être estimés à plus de 10 milliards de dollars américains alors que les infrastructures construites par la Chine pour la République démocratique du Congo ne dépassent pas les 800 millions de dollars américains », par conséquent, elle avait conseillé une résiliation ou revisitation de ce contrat.
Lors de la dernière réunion gouvernementale tenue le vendredi 19 mai et présidé par le Président congolais, Félix Tshisekedi, selon le compte rendu de ce conseil des ministres, a indiqué que l’objectif visé est « de consolider et d’élargir davantage la coopération sino-congolaise en s’appuyant sur les bases saines garantissant le principe du respect mutuel, d’équité et de transparence profitable à la fois au peuple congolais et au peuple chinois ».
À ce jour, Pékin demeure le plus grand partenaire commercial de Kinshasa. En 2022, la Chine et la République démocratique du Congo ont réalisé 21,7 milliards d’échanges. Alors que le pays de Tshisekedi produit d’ailleurs 70% du cobalt mondial, la Chine est notamment la principale destination du cuivre et du cobalt congolais, minerais de base dans la production des batteries de voitures électriques.