La République Démocratique du Congo opte pour l’humanisation l’exploitation artisanale de ses minerais, un secteur en proie à des multiples problèmes de précarité, corruption et autres.
Cette décision est annoncée par Paul Mabolia Yenga, conseiller principal au ministère des Mines et coordonnateur de la Cellule Technique de Coordination et de Planification Minière (CTCPM) lors du forum mondial de cobalt qui s’est tenu récemment à Istanbul en Turquie.
En effet, ce conseiller au ministère des mines a fait savoir au cours d’une journée consacrée à la République Démocratique du Congo que face aux fléaux qui minent le secteur artisanal, l’État congolais a opté pour l’humaniser et avec des actions concrètes qu’il compte entamer.
« Les minerais artisanales doivent être humanisés, lorsque vous allez dans un camp vous pouvez voir qu’il n’y a pas d’eau potable, il n’y a pas des routes, les conditions sont difficiles, et nous devons aussi regarder tout cela. Maintenant nous avons des ONG, nous avons tout ce qu’il faut, la difficulté qu’on a c’est de le mettre ensemble, si tout le monde travaille de son côté ça ne va pas aider. », a déclaré Paul Mabolia devant les participants de ce forum.
Dans le même sens, il a également préconisé que pour arriver à humaniser le secteur artisanal, il faudrait mettre en place des projets importants.
« Le challenge aujourd’hui c’est d’avoir des bons projets. Vous parlez des mineurs aux artisanaux qui ne sont pas toujours bien éduqués mais aussi, ils sont en grande pauvreté. Il faut regarder comment on peut avoir des projets sur le terrain et ainsi le mettre en œuvre. Je pense que c’est le challenge qu’on a, l’argent est là mais il faut mettre des bons projets », a-t-il dit.
Au moment où Congo-Kinshasa vit l’une des crises alimentaires très sensibles de son histoire, Paul Mabolia estime que les miniers peuvent apporter une solution à la crise du maïs dans le Katanga.
« Et je regarde la situation au Katanga par exemple, il y a une crise du maïs, les entreprises des mines peuvent je pense ensemble travailler pour avoir des gens bien éduqués, bien formés et les diriger vers ce domaine et les agriculteurs peuvent faire beaucoup dans ce sens. (…) », propose le conseiller Paul Mabolia.
Et de poursuivre :
« non seulement nous devons travailler au niveau national mais les sociétés minières je ne le vois pas beaucoup parlé de la recherche par exemple, c’est cela qu’il faut il y a des opportunités et nous devons avoir des nouvelles idées. »
Comment la RDC compte améliorer les conditions de son industrie minière réputée corrompue ?
S’agissant de l’application du code minier sur le terrain, le conseiller principal aux mines a laissé entendre il y a eu beaucoup de progrès.
« Lorsqu’il s’agit de la situation sur le terrain, le code minier a beaucoup changé et nous avons fait beaucoup pour les mines artisanales par rapport à la version précédente. Nous avons 136 entreprises qui doivent payer ce pourcentage des chiffres d’affaires de 0,3%. Cet argent revient aux communautés ».
Plongée dans la corruption, l’industrie minière congolaise s’attend à un réajustement dans les jours à venir.
« L’ITIE comme vous l’avez dit, vous a parlé de corruption, je vais en parler dans les détails. Ce que nous espérons c’est d’améliorer la situation comme vous le savez dans les médias vous voyez l’ITIE mais nous avons l’inspection générale des finances et aujourd’hui nous allons avoir très prochainement l’inspection générale des mines qui va nous aider. Le progrès donc existe. Lorsque vous parlez de la clarté sur les statuts légaux, nous avons eu un séminaire très récemment à Zongo qui regardait la mise en œuvre de ce nouveau code et il y a certain endroit où il faut faire des réajustements », a justifié le conseiller Paul Mabolia répondant aux questions des intervenants dans le forum mondial du Cobalt.
La ministre des mines, Antoinette N’samba Kalambay et son staff avaient pris part activement au congrès du cobalt en Turquie (Istanbul) qui s’est déroulé du 9 au 11 mai 2023. ces derniers ont échangé avec des personnalités du monde sur les enjeux de l’ère sur le cobalt et ont fait la promotion de l’industrie minière congolaise qui en a en grande quantité, ce minerai tant solliciter pour la transition énergétique.
Emmanuel Lufiauluisu