L’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE-RDC) a organisé un atelier de sensibilisation à Lubumbashi, visant à intégrer l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) dans le rapportage ITIE, notamment pour la filière Cuivre et Cobalt. Cette rencontre a marqué une étape essentielle pour renforcer la transparence et la gouvernance dans un secteur clé de l’économie congolaise.
Lors de l’ouverture de l’atelier, Jean-Jacques Kayembe, Coordonnateur National de l’ITIE-RDC, a souligné l’importance de cette initiative. « Le pays s’est engagé depuis 2005 dans le processus pour améliorer la transparence et la gouvernance dans le secteur minier, des hydrocarbures et le secteur forestier », a-t-il rappelé.
Il a également mis en lumière la contribution croissante de l’EMAPE : « Le gros du secteur minier a été intégré dans le périmètre, mais la dimension du secteur artisanal, surtout quand on parle des minéraux critiques, devenait de plus en plus importante. »
L’objectif principal de cette démarche est d’élargir l’assiette fiscale et d’améliorer la traçabilité des flux financiers. « Nous voulons aussi que le secteur soit assaini, que les coopératives et les exploitants artisanaux puissent travailler dans un contexte beaucoup plus amélioré sur tous les aspects », a-t-il précisé.
Un atelier axé sur le dialogue et la collaboration
L’atelier a rassemblé les principaux acteurs du secteur : administrations publiques (SAEMAPE, division des mines), entreprises minières, coopératives et société civile. Les discussions ont couvert des thématiques variées :
- Identification des intervenants et estimation de la production artisanale de cuivre et cobalt.
- Analyse des flux financiers et volumes de production.
- Traçabilité et digitalisation des processus pour une meilleure gouvernance.
Un rapport pour une gouvernance améliorée
Le Coordonnateur National a annoncé qu’un cabinet indépendant sera bientôt mandaté pour élaborer un rapport détaillé. « Le rapport en soi, c’est une photographie de ce qui se passe sous le secteur pour permettre aux gouvernants de pouvoir améliorer les conditions de travail, d’améliorer les questions de transparence et de gouvernance dans le secteur artisanal », a-t-il précisé.
Cet atelier s’inscrit dans une stratégie plus large visant à intégrer le secteur artisanal dans le périmètre ITIE. « Nous élargissons le périmètre pour essayer d’élargir demain l’assiette fiscale pour le gouvernement, pour que le gouvernement soit capable de collecter les recettes ou les impôts et taxes du secteur artisanal », a-t-il ajouté.
Un projet pilote pour le Haut-Katanga et le Lualaba
L’initiative sera mise en œuvre dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, où l’exploitation artisanale de cuivre et cobalt joue un rôle clé. « Nous savons très bien que dans le Haut-Katanga et dans le Lualaba, l’exploitation minière artisanale et à petite échelle a pris de l’ampleur et a eu une contribution significative sur le plan économique », a souligné le Coordonnateur National de l’ITIE-RDC.
En intégrant l’EMAPE dans son périmètre, l’ITIE-RDC s’engage à promouvoir la transparence et la gouvernance dans le secteur minier artisanal. Cet atelier a constitué une avancée majeure pour une exploitation plus responsable, au bénéfice des exploitants artisanaux, de l’État et de la population.
Junior Ngandu