La République Démocratique du Congo (RDC) est l’un de pays africains les plus riches en réserves minérales telles que le lithium et le cobalt (pour ne citer que ça), deux composants essentiels des batteries pouvant occasionner la transition du monde vers l’abandon des combustibles fossiles.
Malgré cet énorme potentiel, la RDC ne semble pas maitriser la taille de ses réserves et, moins encore, tirer profit de ses minerais exploités pour la plupart par des multinationales telles que CMOC, Glencore, Zijin et autres. Et c’est ce qu’on peut retenir de l’intervention de Faustin Biringanine, Directeur général du FOMIN, au cours du panel intitulé : « profils des opérateurs miniers permettant de contribuer à la réalisation des objectifs stratégiques et pistes pour les attirer ». Un panel organisé du 3 au 5 décembre par l’ONG Resource Matters.
Dans son allocution, le patron du Fonds Miniers pour les générations futures (FOMIN), en sa qualité de paneliste du forum des parties prenantes sur la gestion des minéraux de la transition énergétique pour l’Emérence de la RDC à l’horizon 2050, fait savoir que le gouvernement de son pays ne tire non seulement pas profit de ses produits miniers mais aussi, ne le maitrise pas en dépit des contraintes administratives que rencontre le service géologique du ministère de tutelle.
« Est-ce que le gouvernement congolais arrive à capter tous ce que nous avons comme produits miniers ? Moi, je dis non parce que nous ne captons pas tout. Et tous les sous-produits qui partent aujourd’hui avec le cuivre et le cobalt sont aujourd’hui comptabilisé où ? Vous avez la Chine qui est devenue aujourd’hui premier producteur, grace à quoi ? Je ne sais pas qui sont de sous-produits qui se retrouvent dans le cuivre et le cobalt exploités en RDC », a déclaré Faustin Biringanine.
Par ailleurs, Faustin Biringanine appelle la classe socio-politique du pays à s’investir afin que le pays maitrise et tire profits de tous les sous-produits issus de traitement des matières premières exportées par les multinationales.
« Je tiens à ce que la société civile congolais s’investisse pour que cette fois-là, le gouvernement congolais arrive à capter tous les sous-produits qui sont exportés parce que jusque-là, ce sont des propriétés de l’Etat congolais pour lesquelles ces entreprises-là n’ont pas souscrit pour exporter. Il y en a qui ont exportés des sous-produits mais qui n’ont pas l’autorisation d’exporter ces sous-produits-là. Est-ce qu’ils peuvent nous dire tout ce qu’ils trouvent dans le sous-sol et qu’ils prennent et partent avec ? Inconsciemment, nous congolais nous ne savons pas qu’ils sont parti avec quoi ? Cette fois-là, la CEEC a pu démontrer que la plupart des miniers sont en train de nous voler nos minerais et j’en appelle ici à la conscience de tous les congolais. Réveillons-nous. Des occidentaux nous prennent des produits que nous ne connaissons pas et il y en a qu’ils gardent encore, peut-être pour donner le nom après, parce qu’ils en ont en quantité suffisante », a conclu le Directeur Général du FOMIN.
Il sied de noter que dans le souci de redynamiser sa coopération avec la France, en mai dernier, la Gécamines, entreprise du portefeuille de l’Etat congolais, avait conclu un accord avec le Bureau de Recherches Géologiques et Minières Français (BGRM), un deal consacré aux études géologiques des réserves minérales de la RDC.
Selon cet accord signé entre la Gécamines et le BRGM, l’institut français devrait accompagner la société mère de la RDC à valoriser ses ressources minières primaires telles que le cuivre et du cobalt mais aussi l’étain, le zinc, le gallium, le germanium.