Le géant chinois CMOC a officiellement annoncé ce mardi, avoir trouvé un accord avec la République démocratique du Congo sur le dossier relatif au « paiement des redevances minières » de sa mine de Tenke Fungurume située dans la province congolaise du Lualaba.
« Après une communication franche et une consultation amicale de toutes les parties, récemment, Luoyang Luanchuan Molybdenum Group Co., Tenke Fungurume Mining S. A. et l’exploitation minière de la République démocratique du Congo. Le siège social a signé l’accord de règlement », a révélé une correspondance de CMOC, consultée cet après-midi par MINES.CD.
Selon ledit document, tout en préparant les documents de la coentreprise, toutes les parties se sont mises d’accord notamment sur les questions relatives au montant total du règlement, qui est fixé à 800 millions de dollars américains, sur une période de six années. Un paiement échelonné par le mineur étatique, Gécamines.
Au cours de la période de service existante du projet à partir de l’année en cours, Tenke Fungurume Mining a promis de distribuer un dividende cumulé aux actionnaires d’aumoins 1,2 milliard de dollars américains avec la Gécamines.
« Toutes les parties sont également parvenues à un certain nombre de consensus sur l’augmentation future des fonds d’actions de TFM, la gestion des opérations, etc. La Gécamines apprécie le projet conformément aux lois de la République démocratique du Congo et aux prix équitables », a ajouté la même source.
Engagement à promouvoir le développement économique de la RDC
Dans sa communication, CMOC a signifié qu’avec la hausse des prix des produits de base ces dernières années, « tous les horizons de la République démocratique du Congo espèrent que l’industrie minière pourra mieux promouvoir le développement économique », en créant plus d’emplois et parvenir à un rééquilibrage des intérêts, tout en renforçant le partenariat de coentreprise et élargissant conjointement la coopération dans la nouvelle industrie de l’énergie et d’autres domaines.
L’entreprise chinoise a aussi affirmé son engagement à promouvoir le développement économique de la République démocratique du Congo et le bien-être des moyens de subsistance du peuple, et à apporter une plus grande contribution à la coopération amicale entre Pékin et Kinshasa.
« L’accord de règlement et les accords de paiement connexes ne devraient pas avoir un impact négatif significatif sur la performance des activités de l’entreprise cette année et les années à venir », a expliqué le document.
Avec la bonne progression de l’accord de réconciliation, la capacité de production de la mine de cuivre de Tenke Fungurume Mining sera encore libérée, ce qui devra permettre à l’entreprise de renforcer ses activités principales et de consolider sa position de leader dans l’industrie minière internationale tout en améliorant continuellement sa rentabilité et sa compétitivité de base, a annoncé CMOC.
En juillet 2022, l’entreprise minière étatique congolaise, Gécamines, accusait le géant chinois CMOC d’avoir « volontairement sous-estimé les réserves minérales du projet afin de payer moins de redevances, et lui devrait jusqu’à 7,6 milliards de dollars américains ».
Par conséquent, elle avait donc ordonné l’interdiction des exportations à Tenke Fungurume, une mesure qui a presque duré toute une année et a entrainé le stockage à la mine de plusieurs centaines de millions de dollars de cuivre et cobalt.
Après pratiquement neuf mois de bras de fer, en avril dernier, les deux parties – Gécamines et CMOC – avaient finalement trouvé un terrain d’attente à leur différend. Toutefois, au moment de l’officialisation de la résolution du conflit, aucune des parties n’avait donné des précisions quant à la reprise des expéditions.
« Les produits de cuivre et de cobalt de TFM sont actuellement exportés et vendus normalement comme prévu […] Les exportations du stock de TFM ont repris le 29 avril », a indiqué le porte-parole du groupe CMOC, Vincent Zhou; tout en expliquant que le géant chinois prévoit de vendre du cuivre et du cobalt à partir du stock qu’il a constitué depuis juillet de l’année dernière en fonction des besoins du marché, plutôt que de rechercher des ventes rapides.
Avant l’interruption de ses opérations d’exportation, le chinois CMOC annonçait avoir produit en 2022, 254 286 tonnes métriques de cuivre et 20 286 tonnes métriques de cobalt à partir des opérations en République démocratique du Congo.
Monge Junior Diama