La DRC Mining Week souffle ses 20 bougies à Lubumbashi, avec une édition historique placée sous le signe de la transition énergétique, de la transformation locale et du dialogue stratégique. Du 11 au 13 juin 2025, plus de 11 500 participants venus de 50 pays se réunissent pour tracer la feuille de route minière de la RDC à l’horizon 2030.
Vingt ans après sa première édition, la DRC Mining Week s’impose comme la plus grande plateforme minière et d’infrastructure de la Copperbelt. Organisé à l’hôtel Pullman Grand Karavia de Lubumbashi par le groupe sud-africain Vuka Group, le forum 2025 s’articule autour du thème :
« 20 ans de transformation de l’exploitation minière en RDC : investissement dans les infrastructures et sécurité énergétique, vision 2025‑2030 ».
Le rendez-vous attire cette année encore un aréopage impressionnant : plus de 11 500 participants venus de plus de 50 pays, incluant gouvernements, institutions régionales, multinationales, experts et représentants de la société civile.
Une vitrine stratégique pour la RDC
« Ce qui a commencé il y a deux décennies comme un modeste rassemblement est devenu la plus grande plateforme minière de la ceinture de cuivre », a déclaré Samukelo Madlabana, directeur événementiel de Vuka Group, lors de son discours d’ouverture.
L’événement s’impose désormais comme une tribune stratégique de diplomatie économique, reflétant les ambitions régionales et internationales de la RDC dans un contexte mondial marqué par la transition énergétique et la demande croissante en minerais stratégiques.
Un cap réaffirmé par le ministre des Mines

Le coup d’envoi officiel a été donné par Kizito Pakabomba Kapinga Mulume, ministre national des Mines, qui a salué la tenue du forum malgré l’insécurité persistante dans l’Est du pays, soulignant la résilience du peuple congolais.
Il a présenté la vision 2025-2030 du gouvernement pour un secteur minier transformé, structurée autour de cinq axes majeurs :
- Développement de partenariats équitables avec les investisseurs ;
- Promotion de nouvelles filières (lithium, terres rares, manganèse) ;
- Cartographie inclusive et meilleure organisation des zones d’exploitation ;
- Accélération de la transformation locale et montée en gamme industrielle ;
- Lien renforcé entre les revenus miniers et les autres secteurs économiques.
Le ministre a aussi insisté sur la nécessité de renforcer la connaissance du sous-sol, de certifier les réserves, de digitaliser le cadastre minier et d’encourager un dialogue tripartite entre l’État, le secteur privé et la société civile.
Une tribune pour un écosystème minier responsable
Pour Bin Nassor Kassongo, conseiller principal chez TFM et président de la Chambre des Mines de la FEC, la DRC Mining Week représente un outil crucial de concertation entre les parties prenantes. Il a salué la volonté gouvernementale de réactiver un cadre de dialogue permanent :
« Il ne s’agit pas simplement d’accumuler des textes, mais de garantir leur mise en œuvre équitable », a-t-il martelé.
« En célébrant ces 20 ans, nous devons ouvrir la voie aux 20 prochaines années : un cycle de consolidation, d’industrialisation responsable et de prospérité partagée », a conclu le président de la Chambre des Mines.
Lubumbashi au cœur de la dynamique régionale
Le vice-gouverneur du Haut-Katanga, Martin Kazembe Shula, a réaffirmé l’engagement de la province à garantir un climat propice aux investissements :
« Le Haut-Katanga est déterminé à offrir un environnement stable, sécurisé et attractif, afin que les retombées profitent pleinement à nos communautés. »
Il a également plaidé pour un élargissement des responsabilités sociétales des entreprises minières face aux besoins sociaux croissants.
Une plateforme tournée vers l’avenir
Cette édition se distingue par une riche programmation : conférences stratégiques, ateliers techniques, expositions, rencontres B2B, ainsi qu’une session ministérielle inédite prévue le 14 juin, illustrant la montée en puissance politique du forum.
Parmi les grands axes de réflexion :
La redevabilité sociale des projets miniers ;
La sécurisation énergétique ;
La coopération régionale pour la stabilité ;
L’intégration du secteur artisanal dans la chaîne de valeur ;
L’industrialisation maîtrisée d’ici 2030.
Junior Ngandu