La société minière Primera Gold a officiellement entamé un nouveau chapitre en prenant le nom de » DRC Gold Training « , sous l’égide de l’État congolais, devenu actionnaire majoritaire avec 55 % des parts.
Cette évolution marque une avancée stratégique, où le Fonds minier pour les générations futures possède désormais 30 % des parts et la Gécamines, 15 %.
Cette répartition symbolise un effort concerté pour replacer la gestion de l’or artisanal au cœur des intérêts nationaux et encadrer les acteurs locaux pour maximiser les retombées économiques.
La cérémonie officielle, présidée par le ministre du Portefeuille Jean-Lucien Bussa, s’est tenue le 13 novembre 2024. En présence des dirigeants des trois entités actionnaires, ce changement symbolique est devenu le reflet d’une vision politique ambitieuse.
Jean-Lucien Bussa a qualifié cet événement de » grande première « , soulignant la volonté de l’État de répondre aux enjeux de gouvernance et de développement durable. Cette transformation est, selon lui, une réponse nationale aux défis de sécurisation et de rentabilisation des ressources naturelles.
Bussa a exprimé un engagement ferme de mettre en œuvre la mission confiée par la cheffe du gouvernement et le président Félix Tshisekedi, soulignant que ce renforcement des entreprises publiques pourrait devenir un levier de développement économique sans précédent pour la RDC.
La création de Primera Gold DRC SA en 2023 avait été initiée sous l’impulsion de Tshisekedi et du Prince Héritier d’Abu Dhabi, Sheikh Mohammed Ben Zayed Al Nahyane, dans un contexte de crise sécuritaire exacerbée par le financement de groupes armés à travers l’or artisanal. La filière aurifère a longtemps été un terrain d’activités illicites, particulièrement dans l’Est de la RDC, où des décennies d’exploitation illégale et de commerce de l’or ont contribué à l’instabilité de régions entières, notamment au Sud-Kivu.
Analyse des enjeux !
Cette transformation de Primera Gold en DRC Gold Training s’inscrit dans une série d’initiatives visant à assainir les filières stratégiques et à rétablir la souveraineté économique de la RDC. Dans un contexte historique marqué par l’exploitation incontrôlée et les abus dans le secteur aurifère, cette nationalisation partielle est un signal fort pour les partenaires internationaux et un encouragement pour les Congolais. Ce modèle pourrait inspirer d’autres réformes dans les secteurs miniers, en imposant une rigueur indispensable pour restaurer la stabilité et la prospérité économique du pays.
Cependant, cette transition devra être suivie d’une gestion exemplaire et transparente pour éviter les écueils qui ont par le passé freiné le développement des ressources nationales. Le pari est audacieux mais, s’il réussit, pourrait transformer le secteur aurifère en un véritable atout économique et sécuritaire pour la RDC.
Flory Musiswa