Réuni du 14 au 23 juillet 2025 au siège des Nations Unies, à New-York (ESA), le Forum Politique de Haut Niveau pour le Développement Durable (FPHN) constitue l’instance principale de suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable. Placée cette année sous le thème : « Développer des solutions durables, inclusives, fondées sur la science et des données probantes pour l’Agenda 2030 et ses ODD afin de ne laisser personne de côté », cette session revêt un caractère crucial à mi-parcours de la Décennie d’action proclamée par les Nations Unies.
Dans ce contexte d’urgence collective, la République Démocratique du Congo (RDC) a fait entendre sa voix par l’intermédiaire du Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, Guylain Nyembo qui a prononcé un discours centré à la fois sur les résultats tangibles enregistrés au niveau national, les défis sécuritaires et environnementaux persistants, et sur les attentes fortes vis-à-vis de la solidarité internationale.
Des réformes nationales porteuses de résultats concrets
Prenant la parole au nom du Gouvernement congolais, le Vice-Premier Ministre a rappelé que la RDC reste guidée par une vision claire et cohérente : celle du Plan National Stratégique de Développement (PNSD) et du Programme d’action du Gouvernement, qui structurent l’action publique autour de la transformation du pays.
Depuis trois ans, la RDC affiche une croissance économique résiliente, avec une projection du PIB réel supérieure à 5 % en 2025, soutenue par une relance multisectorielle dans les domaines des mines, de l’agriculture, des télécommunications et des infrastructures. Cette croissance s’est accompagnée d’une mobilisation accrue de ressources nationales et internationales orientées vers les secteurs sociaux. « L’investissement dans la santé, l’éducation et l’énergie est au cœur de notre stratégie. La mise en œuvre de la couverture santé universelle et la gratuité de l’enseignement primaire en sont des piliers », a souligné Guylain Nyembo.
La présentation du Vice-Premier Ministre a mis en avant des indicateurs sociaux en nette amélioration, témoignant de la pertinence des politiques publiques mises en œuvre : 85% des accouchements sont désormais assistés par du personnel qualifié ; le taux de mortalité infanto-juvénile a chuté de 148 à 104 pour mille entre 2015 et 2025, soit une réduction de 42% ; près de 60% de la population a accès à une source d’eau potable sécurisée ; des projets énergétiques en cours pourraient doubler l’offre nationale d’électricité d’ici 2030, grâce à l’essor des investissements privés dans les énergies renouvelables. Ces résultats s’inscrivent dans un contexte sous-régional marqué par des défis sécuritaires, et montrent que la RDC, malgré les contraintes, avance sur le chemin des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Des défis multidimensionnels qui freinent la transformation
Malgré les progrès, le Vice-Premier Ministre a souligné que la dynamique de développement reste exposée à des chocs majeurs, internes et externes. Les conflits armés récurrents dans l’est du pays, la vulnérabilité climatique croissante, les flux migratoires non maîtrisés et la dépendance excessive aux matières premières constituent autant de freins à une croissance inclusive.
Il a rappelé que la suspension du Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T) dans les zones en conflit constitue une perte de momentum dans la lutte contre les inégalités spatiales. De même, la dernière Enquête Démographique et de Santé révèle que les enfants vivant dans les zones affectées par les conflits présentent une exposition accrue à la malnutrition chronique et au retard de croissance. Ces constats rejoignent les tendances régionales en Afrique centrale, où l’instabilité sécuritaire et les déséquilibres territoriaux freinent l’atteinte des ODD.
Un plaidoyer pour une coopération globale et intégrée
Face à ce constat, Guylain Nyembo a lancé un appel clair à la communauté internationale : « Comme à Séville, la République Démocratique du Congo appelle à une action concertée intégrant les dimensions de paix, de sécurité et d’environnement, sans oublier l’épineuse question du financement du développement. »
La RDC, à l’instar de nombreux pays en développement, attend une mise en œuvre effective des engagements internationaux, notamment ceux pris dans le cadre de l’Engagement de Séville et du financement climatique, condition essentielle pour renforcer la résilience des États les plus exposés aux effets du changement climatique.
Par cette intervention de haut niveau, la République Démocratique du Congo a réaffirmé son positionnement en tant qu’acteur engagé du multilatéralisme et partenaire fiable dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030. Elle a également rappelé l’urgence d’un rééquilibrage du système de financement du développement afin de garantir une transition durable, inclusive et pacifique pour les générations présentes et futures.
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