La construction de l’usine de traitement à la mine de Kipushi en République démocratique du Congo, précisément dans la province du Haut-Katanga a bel et bien débuté, d’après la société minière canadienne Ivanhoe Mines en association avec la société d’État Gécamines. Cette usine servira à la production du cuivre, du zinc, de l’argent et du germanium, ce, après plusieurs années de non production.
En effet, la construction de cette usine va réanimer la mine historique de Kipushi d’ici l’an 2024, après un siècle depuis l’ouverture de la mine et 30 ans depuis sa mise en service.
La société canadienne Ivanhoe Mines et son associé la Gecamines avaient lancé il y a peu, la cérémonie de commémoration du début de la construction de cette usine de traitement. Présent à la dite cérémonie, le premier ministre avait exprimé sa satisfaction et salué ce travail qui marque selon lui, la « renaissance » de cette mine.
« C’est avec une grande satisfaction que nous voyons maintenant le chemin vers la renaissance de cette mine historique. Kipushi a commencé la production il y a près de 100 ans en 1924, et je crois qu’aujourd’hui est un signe des choses à venir », avait déclarait Sama Lukonde.
Selon Ivanhoe Mines, les discussions sur le financement et les prélèvements, y compris une facilité de paiement anticipé de 250 millions de dollars, sont « bien avancées avec plusieurs parties intéressées ».
« Nous avons désormais clairement en vue le redémarrage de la production en 2024. La renaissance de la mine historique de Kipushi sera une grande réussite pour Ivanhoe Mines, nos partenaires et actionnaires, et la République démocratique du Congo », avait affirmé la présidente d’Ivanhoe, Marna Cloete.
Capacité de production
La mine Kipushi aura comme capacité de production en moyenne 240 000 t/a de zinc contenu dans du concentré à des coûts décaissés C1 de 0,65 $/lb.
Le prix du zinc reviendrait à 1,40 $/lb, la valeur actualisée nette après impôt, à un taux d’actualisation réel de 8 %, est de 1,4 milliard de dollars, avec un taux de rendement interne réel après impôt de 54 %. Le prix au comptant actuel du zinc est de 1,46 $/lb.
Enjeux et perspectives de coopération
La mine est située à moins d’un kilomètre de la frontière entre la RDC et la Zambie, qui servira de point stratégique pour l’entrée des produits de Kipushi vers les marchés d’exportation mondiaux.
Dans la même suite d’idées, Ivanhoé et les autorités de la province du Haut-Katanga sont en étude des possibilités de construction d’un poste frontière commercial dédié à la mine de Kipushi, mais également à la modernisation du poste frontière existant dans la ville de Kipushi, qui est actuellement la principale voie de trafic local entre la RDC et la Zambie.
De ce fait, un nouveau passage frontalier commercial est indispensable, il offrira à Kipushi un moyen direct d’importer des matériaux et des consommables, ainsi que de passer les douanes et d’exporter les produits de la mine.
Par ailleurs, l’ouverture du poste frontière de Kipushi devrait également apporter des avantages secondaires à Kamoa-Kakula, où des travaux sont en cours pour améliorer les processus de dédouanement des produits en cuivre destinés à l’exportation et pour ouvrir des postes frontières d’exportation alternatifs entre la RDC et la Zambie, afin d’atténuer la congestion aux points de passage frontaliers existants à Kasumbalesa et Sakania dans la province du Haut-Katanga.
Notons que la mine dispose d’une infrastructure existante sur laquelle s’appuyer, Kipushi a un coût en capital de préproduction de 382 millions de dollars et un délai relativement court de deux ans, étant donné que les principales activités de développement sont la construction d’une installation de concentration conventionnelle et d’une infrastructure de soutien, ainsi que le redémarrage des activités minières.