Dans le territoire de Watsa, au cœur de la province du Haut-Uélé, les orpailleurs artisanaux de Gomabari haussent le ton contre un fléau qui gangrène encore de nombreuses zones minières en RDC : le travail des enfants.
À l’issue d’un point de presse organisé ce jeudi 29 mai 2025, le président de l’Association des creuseurs artisanaux de Gomabari, Trésor Tsonga, a lancé un appel fort à ses membres pour mettre un terme à la présence des enfants sur les sites d’orpaillage artisanal.
« Il est de notre devoir de lutter contre la présence des enfants mineurs et en âge scolaire dans les sites miniers », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance de leur scolarisation et leur protection.
Une volonté de coopération avec les autorités
L’Association entend désormais travailler étroitement avec les autorités locales et les services de l’État pour identifier et dénoncer les adultes qui faciliteraient l’exploitation des enfants dans les mines. Une démarche saluée comme un acte de responsabilité dans une région où la précarité pousse souvent les familles à impliquer les plus jeunes dans l’extraction artisanale de l’or.
Cette prise de position intervient alors que la RDC est déterminée à éradiquer le travail des enfants dans le secteur extractif, et ce, conformément aux engagements nationaux et internationaux en matière de protection de l’enfance.
Un signal fort dans un secteur sensible
L’engagement des orpailleurs de Gomabari s’inscrit dans une dynamique plus large visant à humaniser l’exploitation artisanale et à réaffirmer les droits fondamentaux des enfants, souvent victimes de l’indifférence ou du silence collectif.
En se positionnant ouvertement contre cette pratique, l’association espère impulser une nouvelle culture de responsabilité au sein des communautés minières, dans un secteur où l’informel domine encore.
Pierre Kabakila