Une dérive préoccupante, pourtant proscrite par le Code judiciaire militaire, prend de l’ampleur dans le territoire de Mambasa, en Ituri. Affectés dans cette province pour restaurer l’autorité de l’État, certains officiers des FARDC détournent leur mission au profit des activités minières, jugées plus lucratives. Ce mardi 3 juin 2025, la société civile de Mambasa a brisé le silence pour dénoncer ce phénomène à la fois illégal et inquiétant.
Le secteur minier, aubaine pour certains militaires en rupture avec leur mission régalienne
Dans un ton ferme et sans détour, Rams Malikidogo, acteur de la société civile, s’est confié à MINES.CD pour dénoncer la présence massive d’éléments des FARDC dans les carrés miniers. Selon lui, certains militaires sécurisent des sites exploités par des expatriés chinois, pendant que d’autres supervisent directement les activités minières de leurs supérieurs.
Notre interlocuteur cite notamment les sites de Masange, Lwemba et Maulo, où des militaires seraient non seulement présents, mais aussi activement impliqués dans l’exploitation des minerais.
« Nous déplorons la présence de certains militaires dans les carrés miniers de cette zone. Certains exploitent directement les minerais, d’autres montent la garde autour des Chinois qui, sous nos yeux, pillent nos ressources », fustige Rams Malikidogo.
« Cette situation compromet gravement les opérations militaires censées traquer les ennemis de la République, et transforme l’armée en acteur économique illégal », poursuit-il.
Entre business et détournement de la main-d’œuvre militaire
Au-delà de leur implication dans le secteur minier, d’autres militaires sont également signalés dans des filières économiques parallèles. Une source locale, ayant requis l’anonymat, affirme que certains éléments des FARDC sont désormais visibles dans l’exploitation et la commercialisation du cacao à Mambasa.
« Certains militaires participent à la vente du cacao et même à des activités de trafic », rapporte cette source.
Ces révélations mettent en lumière un climat d’impunité et de laxisme au sein de l’armée, qui fragilise les fondements de la sécurité nationale. Cette dénonciation sonne comme un appel urgent au retour à l’ordre, à la discipline et à la mission première des forces armées : défendre la République, et non gérer des intérêts privés.
Azarias Mokonzi