En Ituri, la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. L’organisation dénonce l’implication persistante de militaires dans le trafic minier dans le territoire de Mambasa et exige des sanctions exemplaires contre ces hommes en uniforme.
Dans une interview accordée à Mines.cd ce mardi 30 septembre 2025, Rams Malikidogo, coordonnateur de la CRDH, a dénoncé un phénomène « insolite mais réel » :
« Malgré les dénonciations et alertes, les militaires sont toujours visibles dans des carrés miniers. C’est un fait étonnant, mais nous le vivons ici », a-t-il déploré.
Des soldats transformés en hommes d’affaires
Selon la CRDH, les militaires sont actifs dans plusieurs sites miniers tels que Tepe, Pangoyi, Lulumo, Ipembo, Kotakoli, Réussie, Maroc ou encore Makele. Ils y exploiteraient directement l’or, détiendraient des puits miniers et se livreraient à la commercialisation des minerais. Certains, affirme l’ONG, seraient même devenus des fournisseurs de marchandises dans ces zones.
« Ces hommes en uniforme se substituent à de véritables hommes d’affaires. Ils exploitent l’or, commercent et détiennent des trous miniers. Pire, la ration militaire est souvent détournée pour nourrir les travailleurs de ces militaires », a ajouté Malikidogo.
Un appel à la discipline militaire
Pour la CRDH, cette situation fragilise la lutte contre l’insécurité et détourne les militaires de leur mission première.
« Au lieu de se concentrer sur la guerre, ces militaires préfèrent mettre leur énergie sur le business minier. Le silence du gouvernement face à ce phénomène sera considéré comme de la complaisance, de la complicité tacite ou une incompétence notoire », a martelé le défenseur des droits humains.
Face à ce constat, l’organisation appelle le gouvernement congolais et la hiérarchie militaire à restaurer la discipline et mettre fin à cette impunité, condition essentielle selon elle pour refonder une armée républicaine et efficace.
Azarias Mokonzi