Une mission gouvernementale d’enquête préliminaire s’est rendue le mercredi 4 janvier dernier, à Tshibwe dans le territoire de Miabi situé en province du Kasaï Oriental, pour s’enquérir de la situation relative à une série de morts suspectes enregistrées dans la concession de la Société Annui-Congo d’Investissement Minier (SACIM).
Cette mission gouvernementale constituée du ministre provincial de l’intérieur et sécurité, celui des mines, des responsables provinciales de la Police, des magistrats du parquet mais également du commandant régional, devrait faire la lumière sur les dénonciations de la société civile locale qui durant la période allant de novembre à décembre de l’année dernière, a enregistré un minimum de cinq cadavres dans cette concession.
D’après les sources locales des autorités du territoire de Miabi, ces corps sans vie seraient ceux des creuseurs clandestins décédés par « noyade dans un étang d’eau », qui se trouve dans les installations de la SACIM.
Sur terrain, la mission d’enquête a inspecté l’étang où les différents cadavres ont été découverts avant d’auditionner les responsables de la SACIM mais aussi l’administrateur du territoire de Miabi, afin de procéder à la collecte des informations qui seront transmises à Patrick-Mathias Kabeya, gouverneur de la province du Kasaï Oriental.
En outre, pour stopper la serie de découvertes des cadavres qui semble devenir une habitude à Tshibwe, le coordonateur de la SACIM, Alex Tshidibi, a appelé les autorités compétentes à pouvoir aider cette entreprise à sécuriser sa concession et à sensibiliser la population afin de protéger ladite concession.
La Société Annui-Congo d’Investissement Minier est une entreprise mixte née d’un partenariat entre le gouvernement congolais et une entreprise chinoise. Elle est implantée depuis 2013, au gisement diamantifère de Tshibwe à Boya, en territoire de Miabi, situé à plus ou moins 50 kilomètres à l’ouest de la ville de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental.
Il sied de noter que la SACIM fait partie des géants du secteur minier congolais. Selon les statistiques du ministère national des Mines, entre 2017 et 2021, alors que la production de diamants en République démocratique du Congo était majoritairement artisanale avec plus de 10 millions de carats produits, contre une production industrielle de 2,1 millions de carats. La production de la Société Minière de Bakwanga (MIBA) au cours de cette même période était évaluée à 4%, alors que celle de la SACIM atteignait 96%.
Monge Junior Diama