Face à de sérieuses difficultés financières, la Société Anhui Congo d’Investissements Miniers (SACIM) vient de bénéficier d’un moratoire de trois mois lui permettant d’écouler librement sa production de diamants. Cette mesure exceptionnelle a été annoncée le lundi 20 mai à Tshibwe, dans le territoire de Miabi, par Aristote Mutombo, chargé des missions du chef de l’État dans le Grand Kasaï.
Un répit salutaire pour une entreprise asphyxiée
Ce moratoire constitue une dérogation à l’arrêté ministériel du 22 février 2022, qui imposait à toutes les sociétés minières la vente de leurs produits exclusivement par le biais des Tenders organisés par le Centre d’Expertise, d’Évaluation et de Certification (CEEC). Pour la SACIM, il s’agit d’un véritable souffle d’air dans un contexte marqué par des arriérés de salaires, une chute de la production et un endettement fiscal préoccupant.
D’après des sources proches de la société, la production actuelle ne dépasse pas 300 000 carats sur une période de 45 jours, bien en dessous des capacités théoriques de l’entreprise.
Des engagements fermes attendus
Lors de son annonce, Aristote Mutombo a souligné que ce moratoire n’était pas un chèque en blanc. Le gouvernement congolais attend de la SACIM une amélioration tangible de sa situation financière, ainsi que le respect scrupuleux du cahier des charges signé avec les communautés locales. Ce document prévoit notamment la construction d’infrastructures sanitaires, la réhabilitation de routes de desserte agricole et la prise en charge mensuelle des travailleurs.
« En cas de non-respect des engagements pris, le gouvernement prendra ses responsabilités », a prévenu l’émissaire du président Félix Tshisekedi.
Pierre Kabakila